Les Etats se sont réunis fin octobre à Abu Dhabi (Emirats arabes unis) pour une pre-COP en amont du sommet de Dubaï – Crédits : Flickr COP28 UAE / CC BY-NC 2.0 Deed
Paris par Khaled Saad Zaghloul
Aujourd’hui le 30 novembre jusqu’ au 12 décembre, le monde entier se retrouve aux Emirats arabes unis (EAU) pour un nouvel événement international consacré à la lutte contre le changement climatique. Voici les informations essentielles sur cette 28e Conférence des Parties.
Qu’est-ce que la COP28?
La 28e session de la Conférence des parties (COP) s’inscrit dans la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CNUCC). Un texte adopté à l’occasion du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, en 1992, afin de lutter contre le changement climatique au niveau mondial.
Lors des COP, les pays négocient des accords internationaux et veillent au respect des engagements pris par les Etats. Elles permettent d’évaluer les mesures mises en place par les parties et les progrès accomplis dans la réalisation de l’objectif de la CNUCC : atteindre un niveau de concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère “qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse (induite par l’homme) du système climatique”.
Quand et où se déroule la COP28 ?
Du 30 novembre au 12 décembre, Dubaï (Emirats arabes unis) accueille la COP28. La Conférence des Parties se réunit chaque année dans un des pays qui organise la session, sous la houlette de l’ONU. La première COP s’est déroulée en 1995 à Berlin, en Allemagne. L’année dernière, la COP27 s’est tenue en novembre à Charm el-Cheikh, en Egypte.
Qui participe à la COP28 ?
Au total, les organisateurs ont annoncé attendre jusqu’à 100 000 participants à la COP28.
197 pays sont signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CNUCC), auxquels il faut ajouter l’Union européenne. De nombreux chefs d’Etat et de gouvernement vont faire le déplacement jusqu’à Dubaï. Venus d’Europe, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez ou encore la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni se rendront à la séquence dite “de haut niveau”, les vendredi 1er et samedi 2 décembre. Parmi d’autres, le pape François, l’Ukrainien Volodymyr Zelensky, le Brésilien Luiz Inácio Lula da Silva (“Lula”) et le Turc Recep Tayyip Erdoğan ont aussi confirmé leur présence lors de cette COP. Deux absences remarquées sont à noter, celles des présidents américain Joe Biden et chinois Xi Jinping, dont les pays seront toutefois représentés lors des négociations.
Côté européen, les principales institutions sont présentes, à l’image de la Commission, du Parlement et du Conseil. La présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen fera elle-même le déplacement les 1er et 2 décembre. Des délégations d’organes et d’agences de l’UE participent également à l’événement, comme le Comité européen des régions ou la Banque européenne d’investissement (BEI). Plus largement, la société civile assiste aussi aux COP. Scientifiques, ONG, associations, syndicats, élus locaux ou encore entreprises sont rassemblés à l’occasion de journées thématiques (nature, transports, océans…), jusqu’au 10 décembre.
Quels sont les enjeux de la COP28 ?
Selon le service européen Copernicus, le 17 novembre dernier, “la Terre a brièvement franchi un seuil critique de réchauffement”. Pour la première fois, la température moyenne mondiale a dépassé les +2°C par rapport à l’ère préindustrielle (1850-1900). Entre les mégafeux au Canada, les inondations en Europe et les températures extrêmes ressenties en Asie du Sud-Est, la COP28 se tient à la fin d’une année 2023 aux allures de signal d’alarme pour la planète.
Cette nouvelle COP marque une étape importante des négociations climatiques internationales : elle doit établir le premier bilan mondial des engagements pris par les Etats dans le cadre de l’accord de Paris lors de la COP21 (“Global Stocktake”). Signé en 2015, cet accord ambitionne de limiter le réchauffement à 2°C, et d’intensifier les efforts pour ne pas dépasser les +1,5°C. Ce bilan mondial se compose d’un inventaire des émissions de gaz à effet de serre par source, des efforts déployés par les pays pour les réduire ou encore des financements déployés pour la transition climatique.
La question cruciale du financement de la lutte contre le changement climatique dans les pays les plus pauvres est d’ailleurs toujours à l’ordre du jour. Lors de la COP27, les pays du Sud avaient obtenu la création d’un fonds, abondé par les Etats les plus développés, pour les aider à répondre aux conséquences des catastrophes climatiques. Il s’agit notamment de concrétiser ce financement. L’ONU estime les besoins en la matière à au moins 215 milliards de dollars chaque année.
Des avancées sont également attendues sur l’enjeu de la transition énergétique. Un objectif mondial pour tripler les énergies renouvelables d’ici 2030 a été soutenu par plusieurs parties prenantes en amont de la conférence, comme l’Union européenne, le G20, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ou le président de la COP28, Sultan bin Ahmed Al Jaber. De son côté, le Parlement européen a récemment appelé à mettre fin à toutes les subventions aux combustibles fossiles à l’échelle mondiale d’ici 2025. Une cible qui paraît inatteignable lors de cette COP, alors qu’un accord final engageant les pays à éliminer progressivement ces énergies fossiles sera déjà difficile à obtenir.