Attendue depuis fort longtemps, l’annonce de l’intégralité du gouvernement de Gabriel Attal est (enfin) intervenue ce jeudi soir 8 février, de « nouveaux » ministres délégués et des secrétaires d’État sont venus compléter le gouvernement de Gabriel Attal, nommé le 9 janvier 2024. L’Élysée a communiqué une liste de 34 ministres, ministres délégués et secrétaires d’État qui accompagneront le Premier ministre.
Parmi les principaux changements ? Nicole Belloubet a été nommée ministre de l’Éducation nationale, à la place d’Amélie Oudéa-Castéra, qui conserve le portefeuille des Sports et des JO.
À 68 ans, l’ancienne garde des Sceaux retrouve le gouvernement, quatre ans après l’avoir quitté. Elle succède à Amélie Oudéa-Castéra, rétrogradée après un mois de polémiques rue de Grenelle et qui garde les Sports et les JO. L’Éducation nationale tient son quatrième ministre en huit mois. Après Pap Ndiaye, remercié au bout d’un an, Gabriel Attal, parti à Matignon après six mois rue de Grenelle, Amélie Oudéa-Castéra, dont le portefeuille avait été étendu des Sports à l’Éducation en juillet dernier, voilà Nicole Belloubet, la nouvelle numéro quatre du gouvernement a été nommée ce jeudi ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse.
Heureusement que tout va bien dans ce doux pays de France : mais à partir du moment où la dette est résorbée, que nos exportations battent des records, que le chômage n’est plus qu’un mauvais souvenir, que l’accession à la propriété est largement ouverte à toutes et tous, avec des programmes de construction qui dépassent toutes les prévisions, que les salaires sont en très nette progression, que l’insécurité est résorbée, au même titre que les pollutions, que les agriculteurs moissonnent à tout va, que le ruissellement de l’argent est au zénith, que les rivières ne débordent plus ah mais alors !, etc, etc … sinon nous pourrions nous inquiéter ! Nous noterons quelques particularités :
Stéphane Guérini est reconduit comme ministre de plein exercice à la Fonction Publique (en fait il suffit de bougonner un peu auprès du président de la République pour avoir ce que l’on veut !). cela lui permettra de mener à bout son projet de nouvelle loi de la Fonction Publique, dont personne ne voit la nécessité.
Christophe Béchu, qui était au 14eme rang protocolaire remonte à la 11ème place, mais surtout grâce (!) au jeu de chaises musicales avec le déclassement de la très célèbre Amélie Oudéa-Castéra (AOC pour les intimes ! (dont le PR) et ce n’est pas d’ Appellation d’Origine Contrôlée dont il s’agit ici) à qui on a enlevé l’Éducation Nationale, et aussi à l’entrée de S. Guérini à la Fonction Publique en 13ème place.
La mer (qui s’est vu ajouter la biodiversité) revient dans le giron du MTECT, avec le même secrétaire d’Etat, Hervé Berville (oui, oui, il y était déjà, mais il n’y a pas fait de vague …!).
Les transports seront conduits par Patrice Vergriete, maire de Dunkerque (Nord), qui était … au logement.
Et donc, ce logement – en pleine crise – est confié au député de Chartres, Guillaume Kasbarian, ce qui fait déjà polémique parce que ce parlementaire est le grand constructeur … d’une loi soi-disant pour protéger les logements contre l’occupation illicite, mais surtout de répression par rapport aux locataires et aux associations de locataires. En fait une loi qui confond les mal-logés et les squatteurs !
Voici l’ensemble des membres de l’équipe gouvernementale.
Les ministres
Voici les ministres de plein exercice du gouvernement de Gabriel Attal :
Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique : Bruno Le Maire
Intérieur et Outre-Mer : Gérald Darmanin
Travail, Santé et Solidarités : Catherine Vautrin
Éducation nationale et Jeunesse : Nicole Belloubet
Europe et Affaires étrangères : Stéphane Séjourné
Justice : Éric Dupond-Moretti
Armées : Sébastien Lecornu
Transition écologique et Cohésion des territoires : Christophe Béchu
Culture : Rachida Dati
Transformation et Fonction publique : Stanislas Guerini
Agriculture et Souveraineté alimentaire : Marc Fesneau
Sports et Jeux Olympiques et paralympiques : Amélie Oudéa-Castéra
Enseignement supérieur et Recherche : Sylvie Retailleau
Les ministres délégués
Auprès du Premier ministre :
– Prisca Thévenot, chargée du Renouveau démocratique et porte-parole du Gouvernement
– Marie Lebec, chargée des Relations avec le Parlement
– Aurore Bergé, chargée de l’Égalité entre les Femmes et les Hommes et de la Lutte contre les discriminations
Auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique :
– Roland Lescure, chargé de l’Industrie et de l’Énergie
– Olivia Grégoire, chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation
– Thomas Cazenave, chargée des Comptes publics
Auprès du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer et du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires :
– Dominique Faure, chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité
Auprès du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer :
– Marie Guévenoux, chargée des Outre-mer
Auprès de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, de la ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et du garde des Sceaux, ministre de la Justice :
– Sarah El Haïry, chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles
Auprès de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités :
– Fadila Khattabi, chargée des Personnes âgées et des Personnes handicapées
– Frédéric Valletoux, chargé de la Santé et de la Prévention
Auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire :
– Agnès Pannier-Runacher
Auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères :
– Franck Riester, chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité, de la Francophonie et des Français de
l’étranger
– Jean-Noël Barrot, chargé de l’Europe
Auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires :
– Patrice Vergriete, chargé des Transports
– Guillaume Kasbarian, chargé du Logement
Les secrétaires d’État
Auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique :
– Marina Ferrari, chargée du Numérique
Auprès du ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer et du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires :
– Sabrina Agresti-Roubache, chargée de la Ville
Auprès du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer :
– Sabrina Agresti-Roubache, chargée de la Citoyenneté
Auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères :
– Chrysoula Zacharopoulou, chargée du Développement et des Partenariats internationaux
Auprès du ministre des Armées :
– Patricia Mirallès, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire
Auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires :
– Hervé Berville, chargé de la Mer et de la Biodiversité
Ce qu’il faut retenir de la nomination complète du gouvernement de Gabriel Attal
- Après un mois d’attente, Emmanuel Macron et Gabriel Attal ont fini par nommer, jeudi, la deuxième moitié d’un gouvernement composé désormais de trente-cinq ministres et secrétaires d’Etat. Fragilisée par de multiples polémiques, Amélie Oudéa-Castéra est évincée de l’éducation nationale en étant remplacée par l’ex-ministre de la justice Nicole Belloubet. Elle conserve tout de même le portefeuille des sports et des Jeux olympiques et paralympiques.
- Parmi les nouveaux entrants, le député Frédéric Valletoux (Horizons) est nommé ministre déléguée en charge de la santé ; le président de la commission des affaires économiques, Guillaume Kasbarian, devient ministre délégué du logement ; la députée Marie Guévenoux (Renaissance) hérite du ministère des outre-mer ; la députée Marina Ferrari (MoDem) est nommée secrétaire d’Etat chargée du numérique.
- Parmi les ministres qui ont chargé de portefeuille, Agnès Pannier-Runacher passe de la transition énergétique à l’agriculture en tant que ministre délégué de Marc Fesneau ; Patrice Vergriete, auparavant au logement, est désormais aux transports ; Jean-Noël Barrot passe du numérique aux affaires européennes ; et Franck Riester revient au commerce extérieur après avoir été ministre des relations avec le Parlement.
- De nombreuses figures de l’aile gauche comme Olivier Dussopt (travail), Clément Beaune (transports) et Olivier Véran (porte-parole) n’ont pas été reconduits au gouvernement.
- Quelques minutes après l’annonce du gouvernement, le premier ministre a assumé d’avoir pris « un peu de temps » pour sa composition complète, un mois après qu’il a été nommé à Matignon. Gabriel Attal a également reconnu « le trouble » et « le malaise » à l’éducation ces dernières semaines, suscités par les polémiques au sujet d’Amélie Oudéa-Castéra. Il a aussi salué François Bayrou, malgré la volonté de ce dernier de ne pas rentrer au gouvernement, en lui adressant son « admiration sincère ».
Olivier Dussopt, Clément Beaune, Carole Grandjean, Philippe Vigier, Bérangère Couillard… : ils n’ont pas été reconduits du gouvernement de Borne à celui d’Attal
- Clément Beaune, figure de l’aile gauche qui s’était attiré les courroux d’Emmanuel Macron en critiquant ouvertement la loi « immigration », n’est pas reconduit en tant que ministre délégué chargé des transports. Il est remplacé par Patrice Vergriete ;
- Olivier Dussopt est un autre ministre du gouvernement Borne n’intégrant pas le gouvernement Attal, après la dernière vague de nominations. Il savait déjà depuis janvier que son maroquin du travail avait été alloué à Catherine Vautrin (ministre du travail, de la santé et des solidarités) ;
- Carole Grandjean, ex-ministre déléguée chargée de l’enseignement et de la formation professionnelle dans le dernier gouvernement d’Elisabeth Borne. Elle avait annoncé jeudi après-midi sur X qu’elle avait fait part à Emmanuel Macron et à Gabriel Attal de son « choix de ne pas exercer de nouvelles fonctions ministérielles » ;
- Bérangère Couillard, ex-ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, remplacée au début de janvier par Aurore Bergé ;
- Laurence Boone, ex-secrétaire d’Etat chargée de l’Europe, remplacée à ce poste par Jean-Noël Barrot ;
- Philippe Vigier, ex-ministre délégué chargé des outre-mer, remplacé par Marie Guévenoux à ce poste dans ce nouveau gouvernement ;
- Charlotte Caubel, qui était secrétaire d’Etat chargée de l’enfance, remplacée par Sarah El Haïry, chargée de l’enfance, de la jeunesse et des familles ;
- Rima Abdul Malak, remplacée à la tête du ministère de culture au début de janvier par la nomination surprise de Rachida Dati, après avoir été en porte-à-faux avec le vote de la loi sur l’immigration et émis une opinion contraire à celle d’Emmanuel Macron concernant l’affaire Gérard Depardieu.
- Olivier Véran, remplacé en tant que porte-parole du gouvernement par Prisca Thevenot lors de la première vague de nominations, en janvier. Son nom est aujourd’hui évoqué en coulisse pour conduire la liste de la majorité aux européennes.
- Catherine Colonna, ex-ministre de l’Europe et des affaires étrangères remerciée en janvier et remplacée par Stéphane Séjourné, ne figure pas dans la nouvelle équipe ;
- Olivier Becht, ex-ministre délégué chargé du commerce extérieur, de l’attractivité et des Français de l’étranger, est lui aussi évincé et remplacé à ce poste par Franck Riester, nommé jeudi ;
- Agnès Firmin Le Bodo, ex-ministre de la santé du gouvernement Borne, nommée à la fin de décembre après qu’Aurélien Rousseau a démissionné pour s’opposer à loi « immigration ». Elle est remplacée depuis le début de janvier par Catherine Vautrin à ce portefeuille et n’est pas reconduite au sein du gouvernement, alors qu’elle faisait face aux remous politiques déclenchés par l’annonce de l’existence d’une enquête judiciaire en cours contre elle, concernant les cadeaux qui lui ont été offerts en tant que pharmacienne par le laboratoire Urgo.
« Tout ça pour ça », ironise Eric Ciotti
Dans un message posté sur son compte X, le président des Républicains a critiqué la composition et la durée d’attente de ce gouvernement au complet : « Un mois d’attente pour un gouvernement resserré à trente-cinq membres ! Tout ça pour ça ! »
Il a aussi fustigé la « barre à gauche avec Belloubet », nouvelle ministre de l’éducation nationale. L’ancienne garde des sceaux d’Emmanuel Macron (entre 2017 et 2020) est issue du Parti socialiste. Depuis sa nomination ce jeudi soir, la droite et l’extrême droite lui reprochent son « laxisme » supposé au ministère de la justice.