Le président de la République va « échanger » avec ses prédécesseurs sur le conflit en cours entre Kiev et Moscou, après des propos controversés sur l’envoi de troupes au sol sur place.
Après ses déclarations controversées sur la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron s’entretient avec ses prédécesseurs. Le président de la République doit recevoir ce mercredi les ex-chefs d’État Nicolas Sarkozy et François Hollande, a annoncé l’Élysée mardi soir. Il doit « échanger avec eux sur la situation en Ukraine » L’entretien avec François Hollande doit avoir lieu à 18 heures, selon le programme de l’Élysée, celui avec Nicolas Sarkozy à 19 heures.
Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron consulte ses prédécesseurs. En février 2022, peu de temps après l’invasion russe sur le territoire ukrainien, le président de la République avait rencontré Nicolas Sarkozy. « La voie du dialogue, de la diplomatie est difficile, souvent décevante, mais il n’y a pas d’alternative. Il faut donc continuer dans cette voie », avait alors déclaré l’ancien chef d’État.
Macron « assume » ses récents propos »
Le président français Emmanuel Macron a jugé mardi depuis Prague « nécessaire » de bousculer les alliés de l’Ukraine, les exhortant à « ne pas être lâches » face à une Russie « inarrêtable ». Il a aussi dit « assumer » ses récents propos controversés sur la possibilité d’envoyer des militaires occidentaux en Ukraine pour des missions d’appui, non combattantes. Sur la question d’un envoi de troupes, la grande majorité des pays occidentaux avaient déjà fait savoir qu’ils n’envisageaient absolument pas un tel scénario.
Interrogé sur les déclarations d’Emmanuel Macron, le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a affirmé mardi soir, dans un entretien sur LCI, qu’il fallait « mettre en échec la Russie sans faire la guerre à la Russie, c’est le cadre qu’a fixé le président de la République (…) et le cadre de la cobelligérance ne doit pas être atteint ».
Avant Emmanuel Macron et l’épidémie du coronavirus, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont eux aussi connu des crises – financière et économique pour le premier, terroriste pour le second – qui ont bouleversé leur quinquennat. Ils ne s’en sont pas relevés. Macron pourra-t-il vaincre la malédiction ?
Nicolas Sarkozy face à la crise financière de 2008, François Hollande et les attentats de 2015-2016, Emmanuel Macron et l’épidémie de coronavirus en 2020…. Depuis 2007, chaque président de la République en France a connu une crise qui a profondément bouleversé son quinquennat et marqué un tournant. Après la gestion de l’urgence, ces épisodes se sont manifestés par des changements de cap en rupture avec les promesses portées pendant les campagnes. Pour Nicolas Sarkozy et François Hollande, ces crises et leurs conséquences ne sont pas étrangères à la sanction qu’ils ont connue à la fin de leur quinquennat. Le premier a été battu, le second n’a même pas pu se représenter. Pour Emmanuel Macron, l’histoire reste à écrire, mais l’équation s’annonce très compliquée à résoudre.