Par *Saoud Al-AHBABI
Pour parler des intérêts réciproques franco-qataris acquis par les deux pays au travers les relations bilatérales durant presque un demi-siècle dans les domaine économique, militaire, investissements, Éducation et enseignement, culturel et énergies renouvelables, je dois analyser les dimensions ainsi que les domaines dans lesquels la France intervient au Qatar dans le but de la construction des infrastructures qataries et les autres domaines des services publiques et privés dans ce pays.
LA FRANCE, DEUXIEME PAYS D’INVESTISSEMENT EN EUROPE POUR LE QATAR
La France est le deuxième pays européen dans lequel le Qatar investit le plus, à égalité avec l’Allemagne et derrière le Royaume-Uni, avec des participations de 25,3 milliards d’euros en 2019, selon une étude publiée par le cercle économique franco-qatari Qadran avec HEC. Sur ce total, 7,1 milliards sont investis dans l’immobilier (hors hôtellerie et investissements de particuliers).
c’est une belle victoir d’organiser le Mondial de foot 2022 au pays, cela entre dans la stratégie de l’émirat. Pour compter parmi les grands de ce monde, le roi du gaz naturel liquéfié mise justement sur l’image du Qatar. Notamment à travers les investissements immobiliers de son fonds souverain en Europe. Des placements dont la vocation première est certes la rentabilité, mais qui visent aussi à lui apporter notoriété et prestige.
Sur le vieux continent, le Qatar est devenu depuis 2012, à travers son bras financier, la Qatar Investment Authority (QIA), le premier investisseur souverain dans l’immobilier européen, selon le cabinet Real Capital Analytics. Depuis sa création en 2005, QIA a investi plus de 13,5 milliards d’euros en Europe, avec une nette préférence pour la Grande-Bretagne, l’Italie et la France (voir plus bas). Un intérêt qui s’est encore accentué ces derniers mois. Le fonds a fait des emplettes en Europe pour 3,7 milliards d’euros en 2014, soit 71% de ses investissements totaux de l’année dans le monde entier. Et sur les deux premiers mois de 2015, QIA a encore investi 1,2 milliard d’euros en Europe. Plus que la totalité de ses investissements mondiaux de toute l’année 2013.
Les entreprises françaises se font une place sous le soleil du Qatar
En quoi la France participe à la construction du Qatar ?
Pour ses travaux pharaoniques et notamment ceux du Mondial de football 2022, le Qatar fait de plus en plus appel aux géants mondiaux du BTP. Plusieurs groupes tricolores sont déjà très actifs dans l’émirat.
On constate facilement, les efforts français déployés à la participation pour la construction de ce pays au travers les différents projets mentionnés dans les conventions et accords déjà signés entre les deux pays depuis l’Independence de l’État du Qatar. Également, on doit aborder la participation française pour construire les infrastructures au Qatar au travers les différents projets conventionnés par les deux pays. En premier lieu, nous discuterons le role de la présence française professionnelle dans la construction des infrastructures qataries. En second lieu, sera abordée la participation française a la construction des infrastructures au Qatar puis en troisième et dernier paragraphe, on étudie la coopération militaire et sécuritaire française au Qatar au travers les données fournies par les personnes, civiles et militaires, ayant acceptées les entretiens dans le cadre de cette recherche doctorale. Les échanges commerciaux entre les deux pays, tirés « par les exportations françaises de biens d’équipement » et le matériel militaire, « et les exportations qataries de gaz et produits dérivés des hydrocarbures », ont cru en moyenne de 16% par an depuis 2000.
Le président de Qadran, ce cercle économique créé en 2015, Omer Acar, a dit dans un communiqué s’attendre « à ce que cette dynamique se poursuive et s’intensifie dans les années à venir, notamment grâce à l’impulsion donnée par les nouveaux partenariats initiés entre nos entreprises dans le cadre de la Coupe du Monde ».
La présence française professionnelle au Qatar
Selon Pascal Boniface, son article publié en 2016, dans un contexte économique mondial marqué par une croissance globalement faible, la relation économique entre le Qatar et la France se démarque par son dynamisme surprenant. Les exportations françaises vers le Qatar ont connu une croissance remarquable, augmentant de 31% en 2014 et de 25% en 2015. La France est ainsi devenue le deuxième partenaire commercial du Qatar, après les États-Unis, alors qu’elle occupait seulement la neuvième place en 2014. Au cours des dernières années, les relations bilatérales ont connu un nouvel essor, mettant en lumière l’intérêt croissant des entreprises et des investisseurs, aussi bien français que qataris, pour les échanges et les investissements bilatéraux. Ces relations reposent sur des intérêts économiques et financiers bien compris par ces acteurs économiques, bien que souvent méconnus du grand public, en particulier en France. Par exemple, peu de personnes connaissent le programme « Future French Champions », hébergé par la Caisse des Dépôts et Consignations, et lancé par le gouvernement français en 2014. Ce programme a bénéficié d’un investissement de plus de 300 millions d’euros de la part du Qatar pour soutenir les petites entreprises françaises innovantes.
Il est important de signaler qu’au cours des deux dernières décennies, le Qatar a connu une phase de développement économique cruciale et exceptionnelle. Des investissements considérables ont été réalisés pour moderniser le pays, attirant ainsi de nombreuses entreprises étrangères, tandis qu’à l’étranger, les investissements qataris se sont multipliés. Cette expansion a permis au Qatar d’établir des relations économiques et politiques solides avec la plupart des grandes économies mondiales. La France ne fait pas exception, où les investissements qataris sont présents dans divers secteurs économiques tels que les infrastructures, l’hôtellerie, le sport, ainsi que le luxe, entre autres. Le renforcement des liens entre les deux nations a également encouragé les entreprises françaises à étendre leurs activités et à investir au Qatar. L’année 2015 a été particulièrement propice au développement des relations économiques entre le Qatar et la France. En effet, en plus de la vente de l’avion de combat Rafale, avec un contrat d’une valeur de près de 6,5 milliards d’euros, des entreprises telles que Thalès (pour le métro de Doha), Bouygues (pour le projet IDRISS), et Saint-Gobain (pour le méga-réservoir d’eau) ont obtenu des contrats lucratifs au Qatar. De surcroît, des entreprises de renom comme Chanel ou La Fnac ont ouvert des boutiques dans le pays, illustrant ainsi l’intensification des échanges commerciaux entre les deux pays. Cette dynamique économique ne résulte pas d’un simple coup de chance, mais découle d’une volonté politique affirmée dès le milieu des années 1990 de faire du Qatar une économie prospère et diversifiée, visant à garantir à ses citoyens un niveau de vie similaire à celui des nations les plus riches. Cette ambition s’est appuyée sur diverses stratégies, d’abord axées sur l’exploitation des ressources naturelles, puis sur la diversification économique à partir du milieu des années 2000. Elle a également été renforcée par l’établissement de partenariats et de coopérations avec les principales économies mondiales.
Il faut aussi analyser les relations économiques franco-qataries afin d’identifier les enjeux pour les deux pays et leurs économies respectives puis elle compare les situations économiques des deux pays, qui sont certes très différentes. Cependant, ces différences se révèlent être autant de complémentarités pour deux nations ayant placé au cœur de leur stratégie de développement le progrès économique et social, avec un accent particulier sur l’innovation, l’éducation, la culture et le sport. Historiquement, les entreprises françaises ont toujours joui d’une forte présence au Qatar. Elles sont implantées depuis longtemps dans le pays, comme en témoigne l’exemple de Total. Initialement axées sur l’exploitation des ressources en gaz et en pétrole, ainsi que sur la construction d’infrastructures et de réseaux de distribution, elles tendent aujourd’hui à diversifier davantage leurs activités. Le montant des grands contrats civils remportés par les entreprises françaises, stable depuis 2009, est en augmentation depuis 2012.
Le Qatar a mis en place un ambitieux plan de développement des infrastructures de Doha en prévision de la Coupe du Monde de Football de 2022. En 2015, les entreprises françaises se sont bien positionnées par rapport à la concurrence internationale, étant traditionnellement très actives dans les secteurs concernés par ces investissements tels que le BTP, les transports et les équipements publics. Les autorités qataries ont ainsi confié à ces entreprises françaises des projets majeurs tels que le système de métro de Doha et la sécurité du port à Thalès, le projet IDRISS à Bouygues, ainsi que la fourniture d’équipements pour la construction de méga-réservoirs d’eau potable à Saint Gobain. Dans le domaine des services et de l’ingénierie, les entreprises françaises se sont également bien positionnées. Orange a décroché son premier contrat au Qatar pour la fourniture de services TIC dans la ville nouvelle de Musheireb. Il s’agit également du premier contrat remporté par le consortium RATP-SNCF pour l’assistance à l’exploitation du tramway d’« Éducation City ». En outre, la société EGIS a été retenue pour cinq marchés en 2015. Cependant, les entreprises françaises établies au Qatar ne se limitent pas aux grands groupes, qui sont présents depuis longtemps et qui bénéficient d’un environnement favorable pour étendre leurs activités sur place. De plus en plus de petites et moyennes entreprises sont désormais prêtes à s’implanter au Qatar. Le vice-président de Medef International, lorsqu’il dirigeait une délégation représentant 34 entreprises au Qatar en novembre 2014, a souligné que la France était dans un contexte favorable dans ce pays, précisant que le Qatar était « très demandeur de PME françaises », notamment en raison des « projets colossaux » qui offrent non seulement des possibilités de gros contrats, mais aussi des débouchés dans des marchés de niche. Deux types de présences françaises au Qatar peuvent être distingués :
Voici les différents secteurs dans lesquels les entreprises françaises sont actives au Qatar :
– Le luxe, avec des marques telles que Hermès, Dior, Cartier, Lacroix, Louboutin, Lancel, et Vuitton, parmi d’autres
– La grande distribution et l’habillement, avec des enseignes comme Carrefour, Camaieu, Célio, Géant Casino, Lacoste, Monoprix, Morgan, et Naf Naf, qui disposent de magasins et de boutiques au Qatar. En 2015, de nombreuses grandes enseignes ont également ouvert leurs portes, dont Chanel et la FNAC, qui a ouvert sa première boutique au Moyen-Orient. Les Galeries Lafayette prévoient également d’ouvrir une boutique en 2016 ;
– L’aménagement intérieur et la décoration, avec des entreprises telles qu’Habitat ;
– Les loisirs, avec des enseignes comme Go Sport, Sephora, ou Body Shop ;
– La gastronomie, mettant en avant le prestige de marques françaises telles qu’Alain Ducasse, Fauchon, Ladurée, Lenôtre, l’Atelier du Chocolat, Paul, ou Pierre Hermé ;
– Dans le domaine de l’hôtellerie, le groupe Accor a une présence encore modeste au Qatar, avec seulement un hôtel Mercure et la gestion d’un appart-hôtel Adagio. Cependant, il prévoit de renforcer sa présence dans les années à venir avec plusieurs ouvertures programmées, notamment un hôtel 4 étoiles Pullman, un boutique hôtel MGallery, ainsi qu’un projet combiné Ibis / Adagio, totalisant plus de 1 300 chambres dans les années à venir. De plus, Accor a soumis une offre à Katara Hospitality pour ouvrir un hôtel Sofitel dans le centre commercial haut de gamme « Place Vendôme » de la ville nouvelle de Lusail.
Des entreprises françaises se sont implantées au Qatar, comptant 106 entreprises au 15 juin 2015, dont 95 sont des filiales d’entreprises françaises et 11 ont été créées au Qatar par des ressortissants français. Leur nombre augmente chaque année et atteint aujourd’hui près de cent structures dans divers secteurs tels que les TIC, l’ingénierie, le BTP, la distribution, les services financiers, etc. Ces entreprises ont remporté des contrats d’une valeur totale de 2,3 milliards d’euros. Selon les données de la Banque de France, le Qatar est le deuxième bénéficiaire des investissements français exprimés en stock dans la région du Conseil de Coopération du Golfe, avec un montant de 2,377 milliards d’euros en 2014, juste après l’Arabie saoudite (3,7 milliards d’euros). Cela représente une augmentation de 25,1% par rapport à 2013, où les investissements ne s’élevaient qu’à 1,9 milliard d’euros. Le stock cumulé des investissements directs des entreprises françaises au Qatar a été multiplié par cinq depuis 2005, représentant désormais 0,26% du total des investissements directs français dans le monde.
La présence française au Qatar
A ce jour, selon le chef du service économique de l’ambassade de France à Doha, 122 filiales et 79 filiales françaises sont recensées au Qatar dont une grande partie
des entreprises du CAC 40 et des grands groupes français. Ces derniers ont pu s’appuyer sur
leur expérience dans des secteurs requérant un haut niveau d’expertise tels que la construction,
l’exploitation des hydrocarbures et le traitement des eaux pour remporter des contrats majeurs
qui ont contribué au développement du Qatar. Si l’activité économique qatarienne ralentit ces
dernières années, les opportunités demeurent importantes pour les entreprises françaises et le
flux de nouvelles implantations n’a pas faibli.
Parmi les principales implantations, on peut relever la présence des entreprises suivantes.
Hydrocarbures
Historiquement bien implantées dans ce secteur, les entreprises françaises ont remporté dans
le domaine de la production d’hydrocarbures plusieurs contrats importants ces dernières
années, renforçant leur position. Total est présent depuis 1936 au Qatar dans les domaines de
l’exploration et la production pétrolière et la production, la liquéfaction et le transport du gaz
naturel, ainsi que le raffinage et la pétrochimie. TechnipFMC a été l’un des grands artisans du
développement de la filière GNL, depuis son implantation en 1986, en participant à la
Construction de plusieurs trains de liquéfaction et installations pétrochimiques. Gasal (jointventure entre Air Liquide/ Qatar Petroleum/QIMC) fournit les grandes industries gazières et
pétrochimiques en gaz industriels : en 2013, le groupe a installé clé en main la plus grande
unité de production d’hélium au monde, faisant du Qatar le 1er exportateur mondial. SPIE Oil
& Gas Services, offre ses services d’exploitation dédiés à l’onshore pétrolier et cible des
contrats d’opération et de maintenance dans le secteur pétrole et gaz. Enfin, Bourbon fournit
des services maritimes dédiés à l’offshore pétrolier au Qatar (Total, Shell…).
Aéronautique, défense, sécurité et avionique1
Dassault Aviation, DCI, MBDA et Airbus (civil et défense) sont bien implantés dans l’Emirat
pour assurer le suivi de leurs importants contrats et prospects dans l’émirat. Thales offre au
Qatar sa large palette de services (équipements de sécurité, signalisation, billetique…). Le
groupe français, tout comme Total, a ouvert un centre de R&D au sein du Qatar Science and
Technology Park (QSTP). Par ailleurs, la société AAA, spécialisée dans les services
aéronautiques et aérospatiaux, s’est implantée au Qatar en 2019.
Infrastructures, construction, ingénierie, urbanisation
Vinci est implanté depuis 2007 au Qatar à travers une joint-venture QDVC, partenariat avec
Qatari Diar (49%-51%), filiale du fonds souverain qatarien : QDVC est impliqué notamment sur
plusieurs grands projets de transport (métro de Doha, tramway de Lusail). Sa filiale Cegelec
Qatar est de son côté impliquée dans la ventilation et l’installation électrique des tunnels du
tramway. Saint-Gobain a de son côté participé à l’extension et la modernisation du réseau
routier. Egis est actif sur un flux importants de contrats (travaux publics, ferroviaire, aérien…).
Enfin, le groupe JCDecaux, via sa filiale Elan Decaux, se concentre sur la mise en place d’un
programme de mobilier urbain auprès du ministère des Municipalités et de l’Environnement.
Transports
Sur le tramway de Lusail, Alstom se charge d’un lot comprenant le matériel roulant, le système
d’électrification, les rails, la signalétique ainsi que le système de télécommunications et de
contrôle. A travers leur joint-venture RKH, Keolis et RATP assurent l’exploitation et la
maintenance du métro de Doha et du tramway de Lusail pour une durée de 20 ans. La filiale
de la SNCF, Systra, est aussi impliquée sur ces projets (en tant que project management
consultant et lead designer). Arep a finalisé ses travaux réalisés sur six des gares souterraines
de la ligne verte du métro de Doha en juin 2018. Concernant l’aéroport, ADPI a remporté le
design et la conception du pavillon de l’Emir et du centre de formation des contrôleurs aériens
de l’Aviation civile, ainsi que la fourniture des systèmes d’organisation de l’espace aérien.
Eau, électricité, environnement
Engie est le premier producteur indépendant d’électricité et d’eau du Qatar. Le groupe a
développé et opère deux centrales de désalinisation Suez et Veolia opèrent deux des plus
importantes stations d’épuration du pays, Doha West et Doha South. Saint-Gobain PAM a
développé au Qatar une très importante activité et fournit les canalisations du projet de mégaréservoirs de Kahramaa. Concernant les équipements électriques, Schneider Electric est l’un
des principaux fournisseurs de Qatar Rail et de Kahramaa (opérateur public du transport et de
la distribution d’électricité). Legrand est également bien présent. Nexans a par ailleurs
remporté plusieurs contrats importants depuis 2015 auprès de Kahramaa, et a ouvert au Qatar
une usine de production locale de câbles moyenne et haute-tension. Enfin, EDF a décroché un
contrat d’extension du réseau électrique et a renforcé sa présence avec la création d’une filiale.
Technologies de l’information
Le groupe Orange au travers de son entité Orange Business Services (OBS) offre ses services
intelligents pour la gestion de la smart-city de Msheireb. Le groupe a également participé à la
conception des systèmes intelligents embarqués du métro de Doha. Présent au Qatar depuis
2012, Atos commercialise ses services informatiques et travaille étroitement avec Ooredoo,
l’opérateur télécom local, sur les thèmes de la cybersécurité et du cloud.
Services financiers/assurance
BNP Paribas est la seule banque française implantée au Qatar mais d’autres banques (Société
générale, Crédit Agricole…) sont actives dans le pays sur différents sujets (crédits export,
financement de projet, obligations…). Dans le secteur de l’assurance, on peut noter la présence
d’AXA.
Santé
Sanofi et Servier ont une présence commerciale. Ce secteur suscite aussi l’intérêt des ETI/PME.
Hôtellerie et catering
Le groupe Accor opère l’hôtel Mercure Grand Hôtel Doha City Center ouvert en 1982 et l’hôtel
Alwadi Hotel Doha MGallery ouvert en mars 2019. Plusieurs hôtels du groupe français sont en
développement sur la période 2019-2021 (marques Ibis, Pullman, Sofitel, Novotel). Dans la
restauration collective, Sodexo et Newrest sont fortement implantés au Qatar.
Services/Evènementiel
Les PME/ETI françaises sont présentes en particulier dans les secteurs des services, du
recrutement (MPH) de la sécurité (Gis-Mic, Samsic) et de l’évènementiel (Auditoire,
Comexposium, GL Events).
Distribution
Carrefour est le leader de la grande distribution au Qatar (plus de 1700 salariés). De très
nombreuses franchises représentent les grandes marques françaises. Monoprix, Jennifer,
Camaïeu, Etam, Sephora dans la distribution/mode ; Paul, Lenôtre, Pierre Hermé, Ladurée,
Angelina, Fauchon sont présents dans la restauration ; Louis Vuitton, Chanel sur le luxe ; ou
encore la FNAC et JouéClub. Les professions libérales, bureaux d’architectes ou décorateurs
français sont également de plus en plus nombreux depuis quelques années.
A côté des équipes du Service Economique, l’antenne Business France de Doha a été
inaugurée en 2011 et est rattachée à la Mission Economique de Dubaï.
La Maison de la France (MDLF) rassemble au sein d’une même entité juridique l’ensemble des
composantes de la communauté française présentes au Qatar (communauté d’affaires, CCEF,
associations impliquées dans l’accueil des ressortissants, réseau Alumni de qatariens ayant
bénéficié du système éducatif français…), afin d’améliorer leur visibilité, au sein de la
communauté francophone et de créer un maximum de synergies.
La Chambre de commerce française au Qatar (rattaché au réseau Chambre de commerce et
d’industrie française à l’international depuis juin 2018) anime la communauté d’affaires
française.
Le cluster French Team For Sport (FT4S) dans le domaine du sport – qui est intégrée à la
Chambre de Commerce – vise à structurer et soutenir l’offre française en amont de la Coupe
du monde 2022.
La section des CCEF (Conseillers du commerce extérieur français) regroupe une vingtaine de
Membres, représentatifs de la communauté d’affaires.
La présence des entreprises françaises au Qatar donc, entraîne une augmentation de la communauté française à Doha. Elle est désormais estimée à près de 5 000 personnes, comprenant en grande partie des cadres et des chefs d’entreprises. Cette communauté constitue la troisième plus importante communauté occidentale dans le pays, après le Royaume-Uni et les États-Unis, mais nettement devant l’Allemagne.
Du point de vue stratégique de la dimension historique des relations franco-qataries et pour montrer la position qatarie solide et stable envers de la France comme partenaire de confiance, le site Al-Arabiya.net, dans son article du 21 mars 2024 intitulé « Qatar Energy signe un accord pour approvisionner la France en gaz naturel pendant 27 ans » , a confirmé la signature de plus grand contrat énergétique entre l’État du Qatar et la France selon lequel Doha s’engage pendant 27 ans à partir de l’an 2026, pour fournir le gaz liquéfié à Paris.
À la suite du déclenchement de l’offensive russe en Ukraine en 2022 et aux négociations franco-qataries dans le but de trouver une alternative qui remplace le gas russe, le Qatar a signé, en mars 2024, deux accords pour fournir du gaz naturel liquéfié à la France pour une période de 27 ans à compter de 2026, une étape qui s’inscrit dans le cadre des efforts du pays européen pour diversifier ses approvisionnements, selon le groupe énergétique gouvernemental qatari dans un communiqué. Le ministre d’État qatari chargé de l’énergie, Saad Al-Kaabi, a déclaré : « La signature de ces deux nouveaux accords avec notre partenaire Total Energy confirme notre engagement continu envers les marchés européens en général et le marché français en particulier, contribuant ainsi à la sécurité énergétique en France. ». Le ministre a ajouté que « Notre engagement à garantir un approvisionnement énergétique continu et fiable à l’Europe et au reste du monde repose sur nos investissements importants dans l’ensemble de la chaîne de l’industrie gazière ».
Il est à noter que Total Energy est partenaire des projets d’expansion de North Field LNG, avec une participation de 6,25 % dans le projet North East Field et une participation de 9,375 % dans le projet South North Field.
Le Qatar est l’un des plus grands producteurs de gaz naturel liquéfié au monde, aux côtés des États-Unis, de l’Australie et de la Russie. Qatar Energy estime que le champ Nord contient environ 10 % des réserves mondiales de gaz naturel. Dans le cadre de l’expansion du champ Nord, qui s’étend sur le territoire iranien, le Qatar devrait augmenter sa production de gaz naturel liquéfié de 60 % ou plus pour atteindre 126 millions de tonnes par an d’ici 2027.
Après l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, les pays européens se sont précipités pour chercher des alternatives à l’approvisionnement en gaz naturel après avoir abandonné le gaz russe. Le britannique Shell, l’italien Eni et ExxonMobil ont signé des contrats pour participer à l’expansion des champs qatariens.
Le président de Total Energy Company, Patrick Pouyanne, a déclaré aux journalistes lors de la cérémonie de pose de la première pierre que l’expansion du champ Nord était un « projet énorme » et s’accompagnait d’une augmentation de la demande de gaz naturel liquéfié en provenance d’Europe à la lumière des sanctions imposées à la Russie en raison de sa guerre contre l’Ukraine. Il a poursuivi disant que « Nous avons besoin de plus de fournitures. C’est clair. Le marché est encore fragile », ajoutant : « Ce projet est de grande envergure et ajoutera de l’espace au marché ». Les pays asiatiques, menés par la Chine, le Japon et la Corée du Sud, constituent le principal marché du gaz qatari. L’accord du Qatar avec Total est équivalent en termes de durée à celui conclu avec China National Petroleum Corporation et le chinois Sinopec, ce qui en fait le troisième accord de ce type dans l’industrie du gaz liquéfié .
En ce qui concerne la présence des investissements française au Qatar, le site Al-Sharq.com a mis en ligne son article intitule « 1,16 milliard de dollars d’investissements français au Qatar » le 23 février 2023, qui a mis l’accent sur la participation française dans la construction des infrastructures qataries au travers les chiffres importants des investissements français dans ce pays. L’Agence de Promotion des investissements du Qatar Invest Qatar et Business France, l’agence nationale de soutien et de développement de l’économie française dans le monde, ont publié un rapport conjoint sur « Les relations commerciales bilatérales et les investissements directs étrangers entre le Qatar et la France ». Le rapport met en lumière de nombreux aspects de la coopération, des accords et des partenariats qui ont contribué à consolider les relations économiques et politiques entre le Qatar et la France au cours des cinq dernières décennies de relations diplomatiques officielles entre les deux pays .
Dans le domaine militaire, l’État du Qatar, comme tous les pays du Golfe, renforce ses capacités militaires par les différentes conventions déjà signées avec la France. Le site midile-east-online.com a fait lumière sur la volonté qatarie de perfectionner et améliorer les puissances militaires qataries par les multiples réunions de consultations stratégiques avec les responsables militaires français. Ce site a fait apparaitre l’article intitulé « Le Qatar renforce ses relations militaires avec la France dans un contexte d’escalade des tensions dans le Golfe. Les pays du Golfe, dont le Qatar, cherchent à développer leur préparation militaire en s’appuyant sur l’expertise française. » le 18 février 2023. Doha et Paris cherchent à renforcer leur coopération dans de nombreux domaines, y compris le domaine militaire, au milieu des nombreuses tensions qui règnent dans la région et des efforts déployés par de nombreux pays du Golfe pour développer leur préparation militaire, conclure des contrats d’armement et mener des manœuvres conjointes ou en coopération avec les armées occidentales.
Le chef d’état-major des forces armées qataries, Salem ben Hamad ben Aqeel Al Nabit, a rencontré son homologue français, Thierry Burkhard, lors d’une visite indéfinie du premier à Paris pour discuter du renforcement des relations militaires. Le ministère qatari de la Défense a déclaré dans un communiqué : « Au cours de la réunion, à laquelle ont participé un certain nombre d’officiers supérieurs des forces armées qataries, les relations de coopération militaire entre les deux parties ont été examinées ».
La réunion comprenait, selon le communiqué, « la signature du procès-verbal de la réunion du Haut Comité mixte qatari-français lors de sa 24e session ». L’ordre du jour de la réunion comprenait également « l’accord sur de nombreuses activités et exercices conjoints, en plus de l’échange d’expériences qui contribueront à renforcer la coopération entre les deux pays amis », selon le communiqué. La réunion du Haut Comité mixte qatari-français se tient chaque année, en alternance entre les deux pays.
Au cours des dernières années, Doha a pu conclure de nombreux contrats d’armement avec la partie française, qui comprenaient notamment l’achat d’avions de combat Rafale, ainsi que de véhicules blindés et de systèmes avancés de défense antimissile. En 2017, Doha a acheté 12 avions de guerre Rafale et environ 500 véhicules militaires dans le cadre d’un accord visant à faire face aux pressions dans la région après qu’un certain nombre de pays arabes et du Golfe ont rompu leurs liens avec les autorités qataries. La région du Golfe connaît des tensions sans précédent en raison de l’escalade iranienne et des menaces proférées de temps à autre par les Gardiens de la révolution iraniens dans la région, ce qui a incité un certain nombre de pays du Golfe à mener des manœuvres militaires et à conclure des contrats d’armement valant des milliards de dollars.
La France est considérée comme l’un des principaux pays dans le domaine de la fabrication de diverses armes, notamment d’avions et de navires de guerre. Les relations franco-qatariennes ont connu un développement important au cours de la période récente, notamment avec les besoins énergétiques et gaziers de Paris après la décision de Moscou de couper le gaz à plusieurs pays européens en raison des répercussions de la guerre en Ukraine et à la lumière des efforts de Paris pour diversifier les sources d’énergie.Doha a également d’importants investissements en France, notamment dans les secteurs du tourisme, du sport et d’autres secteurs, tandis que les forces politiques françaises de droite sont très préoccupées par l’étendue de l’influence qatarie en France.
7.2 La participation française dans la construction des infrastructures au Qatar
En 2017, les relations entre la France et le Qatar ont été bien renforcées surtout dans le domaine de la participation française dans la construction des infrastructures au Qatar lors de la visite du Président français Emmanuel Macron à Doha. Durant cette visite, selon Al-Jazeera.net, le Qatar a attribué aux entreprises françaises RATP et SNCF le contrat de construction et d’exploitation du métro de la capitale Doha, d’une valeur estimée à trois milliards de dollars, dans le cadre d’une série de contrats signés. Le président du conseil d’administration de la Société nationale des chemins de fer français a confirmé que la valeur du contrat d’exploitation et d’entretien du métro de Doha et du tramway de Lusail s’élève à trois milliards d’euros. Le Qatar a également annoncé qu’il achèterait 50 Airbus A321neo, avec une option pour en acheter 30 de plus, a rapporté Reuters. La valeur du contrat de 50 avions Airbus s’élève à 5,5 milliards d’euros, selon ce qui a été rapporté par l’Agence France-Presse. L’émir de l’État du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, et Macron ont signé plusieurs accords dans les domaines de la coopération en matière de défense et d’éducation, ainsi qu’une lettre d’intention pour lutter contre le terrorisme, qui comprend une feuille de route pour renforcer la coopération entre les deux pays. L’agence de presse française a rapporté que le Qatar avait signé des contrats pour l’achat d’au moins 12 avions de combat Rafale auprès du groupe français Dassault .
Selon la publication du site Al-Sharq du 30 juin 2017, le nombre d’entreprises françaises opérant sur le marché qatari a atteint environ 200 entreprises, dont la moitié sont enregistrées au capital à 100% détenu par des institutions françaises. La France espère doubler ce nombre, soit environ 400 entreprises, en plus de la présence de 100 d’autres sociétés à capital commun qatari-français. Le marché qatari a attiré de grandes institutions françaises comme Vinci et Lagerdiard, en plus des investissements dans le secteur pétrolier et gazier à travers Total, les investissements dans les entreprises qatariennes ayant augmenté cette année, notamment : Qatar Chemicals, Qatar Liquefied Gas Company Limited, Qatofin Company, Gazelle Company et Spherpetroleum Company, ainsi que Q Company. DVC, il existe des sociétés spécialisées dans les expositions et les conférences, car Doha est considérée comme une destination majeure pour les conférences et les expositions. Notamment ces dernières années, les établissements français se sont implantés dans plusieurs secteurs suivants : industries aéronautiques, traitement des eaux, distribution, construction et luxe. Les données de la Banque de France indiquent que le stock d’investissements directs français au Qatar s’élève à 4,6 milliards d’euros en 2016, et le nombre de succursales d’établissements français au Qatar continue d’augmenter, doublant en 2017 .
Dans le domaine de la coopération énergétique franco-qatarie et à la suite de la guerre russe en Ukraine et selon le site France24.com, la société française Total Energy a obtenu une nouvelle participation dans les projets du Qatar visant à augmenter sa production de gaz, en étant choisie comme partenaire principal pour l’expansion d’une superficie d’un immense gisement. Ce nouvel accord entre l’État du Golfe et l’entreprise française intervient en pleine crise énergétique européenne, sur fond de guerre russe contre l’Ukraine. Total Energy a obtenu une part de 6,25 pour cent, d’une valeur d’environ deux milliards de dollars, du projet de développement North Field, dans la partie orientale, selon un accord signé le 12 juin 2022 et valable jusqu’en 2054 .
En pleine crise énergétique européenne et sur fond d’attaque russe contre l’Ukraine, le Qatar a choisi la société française « Total Energy » comme partenaire principal pour l’expansion de l’immense gisement de gaz du Nord. Le ministre qatari de l’Energie, Saad Sharida Al-Kaabi, a déclaré lors d’une conférence de presse à Doha que la société française, qui a rejoint en juin un autre projet d’expansion au Qatar, se joindrait également aux efforts visant à étendre le projet South North Field. L’agence de presse du Qatar a déclaré : « Avec un pourcentage de 9,375 pour cent, Qatar Energy annonce la sélection de Total Energy comme partenaire pour le développement du champ Sud-Nord, et de nouveaux partenaires seront annoncés ultérieurement. ».
En domaine des énergies renouvelables et précisément en Energie solaire, le Qatar, l’un des plus grands pays exportateurs de gaz naturel liquéfié au monde, a inauguré sa première centrale solaire en partenariat avec les groupes français « Total Energy » et japonais « Marubeni », dans le cadre d’un projet d’un coût d’un milliard et 700 millions riyals qatariens (environ 466 millions de dollars). Le ministre d’État chargé des Affaires énergétiques et PDG de la société publique Qatar Energy Oil Company, Saad bin Sherida Al-Kaabi, a déclaré que la station, située à Al-Kharsaa, à l’ouest de Doha, est « l’une des plus grandes centrales d’énergie solaire » dans la région. ». La station s’étend sur une superficie de 10 kilomètres carrés et comprend plus de 1 800 000 panneaux solaires qui utilisent une technologie pour suivre le mouvement du soleil d’est en ouest. Des robots effectueront des travaux de nettoyage la nuit en utilisant de l’eau traitée. La capacité de production de la centrale est de 800 mégawatts, fournissant environ 10 % de la consommation électrique du pays en période de pointe. La station, en service depuis juin, est la propriété d’une coentreprise lancée en 2016 entre des sociétés affiliées à Qatar Energy Renewable Solutions Company (60%), outre le japonais Marubeni (20,4%) et le français Total Energy (19,6%).
Total Energy Group a signé deux énormes contrats avec le Qatar pour étendre le champ offshore North, le plus grand champ de gaz naturel au monde. « Le fait que Total Energy soit récemment devenu le premier partenaire international du Qatar est un indicateur fort », a déclaré à l’AFP Patrick Pouyanné, PDG du géant pétrolier et gazier français. Il considère que c’est « le résultat de beaucoup de travail depuis de nombreuses années, mais je pense que cela arrive à un moment où la question de la sécurité des approvisionnements de l’Europe est devant nous tous ».
En réponse à une question de l’Agence France-Presse sur les relations du Qatar avec Total Energy, Al-Kaabi a déclaré en plaisantant : « Il semble que Total soit la seule entreprise avec laquelle le Qatar travaille, et cela explique à quel point les relations sont bonnes » avec elle. « Nous pensons comme les entreprises : être un leader technologique et essayer d’aller vers des zones d’exploration éloignées et aussi vers les énergies renouvelables ».
Dans le sens de la coopération franco-qatarie, le ministre a ajouté : « Je crois que notre partenariat sera encore renforcé, mais cela ne veut pas dire que nous n’avons pas d’autres partenaires très importants, et vous nous verrez bientôt signer (des contrats) avec d’autres », tandis que le Qatar devrait révéler les noms d’autres sociétés étrangères impliquées dans le champ Nord.
Les organisateurs de la Coupe du monde 2022 ont promis que la Coupe du monde au Qatar serait neutre en carbone, grâce à l’utilisation de l’énergie solaire dans les stades. Cependant, Al-Kaabi a déclaré mardi lors d’une conférence de presse qu’il ne disposait d’aucune information à ce sujet.
Le Qatar, qui ambitionne de produire plus de 5 gigawatts d’énergie solaire d’ici 2035, a annoncé un projet d’implantation de deux centrales solaires qui permettraient de doubler sa capacité de production d’ici deux ans. Le ministre a expliqué que la centrale solaire d’Al-Kharsaa sera « agrandie » d’ici 2035. Cependant, les démarches du riche émirat sont considérées comme tardives par rapport aux pays du Golfe. L’Arabie saoudite a annoncé son intention d’augmenter sa capacité de production d’énergie solaire à plus de 5 gigawatts en 2030, tandis que les Émirats arabes unis utilisent des centrales solaires depuis près d’une décennie .
Dans son article publié le 15 février 2023, le site aa.com.tr, a bien mis l’accent sur la volonté qatarie de réduire l’utilisation des énergies fossiles pour passer aux énergies propres et également sur coopération renforcée entre la France et l’État du Qatar dans le domaine de la bonne participation française a la construction des infrastructures qataries dans le cadre de la réalisation de la Vision nationale qatarie 2030. Selon cette publication, le Qatar a inauguré la troisième plus grande centrale solaire au monde un mois avant le début de la Coupe du monde 2022.
Le Qatar s’apprête à doubler sa production d’énergie solaire en 2024 après l’achèvement de deux nouvelles centrales et a commencé la construction de la plus grande usine d’ammoniac bleu au monde, investissant 1,2 milliard de dollars.
Bien que le Qatar soit le deuxième exportateur mondial de gaz liquéfié, il est entré sur le marché concurrentiel de la production d’énergies renouvelables en 2022, coïncidant avec l’accueil de la Coupe du Monde de la FIFA, décrite comme la dernière version respectueuse de l’environnement de l’histoire de la Coupe du monde. Même si le Qatar a pris un léger retard dans son entrée sur le marché des énergies renouvelables par rapport à ses voisins, les Émirats et l’Arabie Saoudite, il a lancé son lancement en ouvrant l’une des plus grandes centrales de production d’énergie solaire de la région du Golfe, et a lancé le plus grand projet du monde le monde entier à produire de l’ammoniac bleu, sans parler de son intention d’investir des centaines de millions de dollars en Égypte, et la Grande-Bretagne à produire de l’hydrogène vert et de l’ammoniac vert.
Le Qatar a réussi à ouvrir la première centrale solaire du pays le 18 octobre, environ un mois avant l’ouverture de la Coupe du monde 2022. La centrale solaire d’Al Kharsaa est classée troisième plus grand projet photovoltaïque au monde. Sa capacité de production est de 800 mégawatts, soit l’équivalent de 10 pour cent de la consommation maximale d’énergie électrique du pays, soit l’équivalent de la consommation de 55 000 foyers, selon les données officielles. Cette station peut réduire environ 26 millions de tonnes d’émissions de carbone nocives pendant toute la durée du projet, à raison d’un million de tonnes par an.
La station géante – située à 80 km à l’ouest de la capitale, Doha – comprend 1,8 million de panneaux solaires répartis sur une superficie de 10 kilomètres carrés, soit l’équivalent de la superficie de 1 400 terrains de football. La station utilise des technologies avancées pour générer de l’énergie solaire, car elle adopte la technologie permettant de suivre le mouvement du soleil d’est en ouest et utilise des robots pour nettoyer les panneaux la nuit en utilisant de l’eau traitée pour améliorer son efficacité. Ce projet a coûté environ 476 millions de dollars, soit moins d’un demi-milliard de dollars, en partenariat entre Qatar Energy Company for Renewable Solutions (60 %), la société japonaise Marubeni (20,4 %) et le complexe français Total Énergies (19,6 %).
Le Qatar ne compte pas s’arrêter là puisqu’il a annoncé fin août 2022 son ambition de produire plus de 5 000 mégawatts d’énergie solaire en 2035, en agrandissant la centrale « Al-Kharsaa » et en implantant deux immenses centrales solaires.
Le 16 octobre, avant l’ouverture de la station d’Al Kharsaa, Qatar Energy Company for Renewable Solutions a signé un accord avec la société sud-coréenne Samsung C&T pour mettre en œuvre un projet de deux centrales solaires pour un coût d’investissement supérieur à 630 millions de dollars.
La production totale des deux centrales est de 875 mégawatts, la première dans la ville industrielle de Mesaieed produisant 417 mégawatts et la seconde dans la ville industrielle de Ras Laffan avec une capacité de 458 mégawatts. Les deux stations devraient entrer en service d’ici 2024, ce qui doublera la production d’énergie solaire du pays, passant de 800 mégawatts actuels à 1 675 mégawatts.
Dans un contexte connexe, le Qatar se prépare à entrer dans la phase de production de certains composants des panneaux solaires, puisque la Qatar Solar Energy Technologies Company produira du « polysilicium », qui est utilisé dans la production de puces à partir desquelles les cellules solaires sont produites. Avec l’augmentation de la demande mondiale de production de panneaux solaires, le Qatar souhaite devenir l’un des pays exportateurs de polysilicium.
Si le Qatar est à la traîne de certains pays du Golfe en matière de production d’énergie solaire, il s’apprête à prendre la tête de la production d’ammoniac bleu grâce à son énorme production de gaz, puisqu’il se classe au deuxième rang mondial pour la production de gaz liquéfié. L’ammoniac bleu résulte d’une réaction chimique de l’azote (disponible en abondance dans l’air) avec l’hydrogène (disponible dans l’eau) par électrolyse utilisant du gaz, ce qui donne de l’ammoniac bleu. L’ammoniac bleu est utilisé comme combustible propre pouvant être utilisé pour faire fonctionner les centrales électriques, sans parler de son rôle bien connu d’engrais. L’ammoniac bleu est proposé comme alternative à l’hydrogène car il est plus facile à stocker et à transporter, et il est considéré comme une étape de transition vers l’utilisation d’un ammoniac vert plus propre qui utilise des énergies renouvelables au lieu du gaz.
À cet égard, le Qatar a annoncé le 31 août 2022 son intention de construire la plus grande usine au monde de production d’ammoniac bleu avec un investissement de 1,2 milliard de dollars, l’usine devant commencer à fonctionner au premier trimestre 2026. L’usine d’ammoniac bleu (Ammonia-7) captera environ 1,5 million de tonnes de dioxyde de carbone par an et l’isolera du processus de fabrication d’ammoniac.
Le Qatar ne montre pas beaucoup d’intérêt à produire de l’hydrogène bleu et vert sur son territoire, d’autant plus que l’ammoniac bleu possède de meilleures propriétés qu’elle, notamment dans le processus de stockage et d’exportation. Cependant, le 19 octobre 2021, Qatar Energy et Royal Dutch Shell ont signé un accord pour investir conjointement dans des projets d’hydrogène bleu et vert en Grande-Bretagne.
Les médias arabes ont également fait état en novembre dernier d’une étude menée par le Qatar sur un projet de production d’hydrogène vert et d’ammoniac vert dans la zone économique du canal de Suez. Le pays n’a pas assez d’eau pour entrer dans la production d’eau bleue et alimenter son sol, d’autant plus que l’eau ammoniacale possède les meilleures propriétés disponibles, pas dans le processus de stockage et d’exportation.
Ensuite, le 19 octobre 2021, Qatar Energy et Royal Dutch Shell ont signé un accord pour investir dans une joint-venture dans des projets d’hydrocarbures bleus et s’implanter en Grande-Bretagne.
En conclusion, l’année 2022 a été un véritable lancement pour les projets d’énergies propres au Qatar (énergie solaire et ammoniac bleu), d’autant que le pays tenait à ce que la Coupe du monde 2022, dont il a supervisé l’organisation, soit respectueuse de l’environnement.
Le Qatar n’était pas connu, avant 2022, pour son intérêt pour la production d’énergies propres compte tenu de la disponibilité de gaz en quantités abondantes, mais il cherche à remédier rapidement à la situation et à rattraper son retard sur ses voisins du Golfe et ses frères arabes, voire à exceller dans le domaine production d’ammoniac bleu, qui constitue un marché encore émergent mais prometteur.
La présence militaire française au Golfe
L’année 2011 a été marquée par la vague des printemps arabes qui a fait basculer plusieurs régimes. Véritable cygne noir , cette rupture n’a pas été anticipée par les pays occidentaux qui doivent ainsi réviser leur lecture de cet espace géopolitique. Les forces agissantes libérées par ces différents soulèvements populaires ont et continuent de transformer une société que l’on croyait figée. La France, particulièrement bien implantée dans le monde arabe, est confrontée à ce repositionnement de sa politique extérieure. A cet égard, la diplomatie de défense qu’elle a conduite auprès des pays du Golfe arabo- persique mérite d’être examinée à la lumière de tous ces évènements. Sans aucun doute, la présence française dans cette région du monde prend aujourd’hui un nouveau relief à la faveur des mouvements contestataires qui secouent les gouvernements arabes.
La coopération entre la France et les pays du Golfe
La France a signé de conventions, depuis plusieurs années, avec les pays arabes du Golfe tels que l’Arabie saoudite, le Koweït, le Qatar, les Émirats arabes unis. Les visites répétées des hauts responsables français dans les pays du Golfe, tels que le Président de la République et le ministre de la Défense, forment la preuve de la sérieuse volonté française de contrôler la bonne application de ces conventions de défense. Le contrôle doit couvrir un ensemble de démarches et d’arrangements tels que l’échange des informations, accueils des officiers des pays du Golfe dans les établissements militaires français, posséder une manœuvre militaire commune entre la France et ces pays du Golfe, et contrôler les courtes visites de la marine française dans la région du Golfe.
Le soutien français aux pays arabes du Golfe peut prendre une deuxième forme qui est la vente des armes et des équipements militaires. La France a fourni tout au long des dernières décennies des équipements avancés tels que des avions de renseignement, hélicoptères, missiles, chars, et des équipements de communication de longue distance. Ces ventes ne sont jamais soumises à des conditions politiques de la part de la France mais elles sont dans le cadre de la coopération militaire entre la France et ces pays. C’est le cas de la coopération militaire entre la France et le Royaume saoudien. Cette coopération militaire et sécuritaire vise également à combattre le terrorisme international selon les visions communes de la France et celle de l’Arabie saoudite .
Selon le Commandant Anne de Luca de l’armée de l’aire française, la France peut jouer un rôle important dans la région stratégique du Golfe arabe grâce à une diplomatie française rationnelle très active dans le monde arabe. Ceci se confirme dans des secteurs très variés que l’enseignement supérieur et la culture comme l’Université Paris – Sorbonne d’Abu Dhabi ainsi que le Louvre dans l’objectif de la participation à la diffusion du Soft Power français dans la zone géostratégique du Golfe arabe. La France a également la possibilité d’avoir une forte coopération avec les pays arabe du Golfe dans le domaine de la défense ainsi que de la sécurité . La relation de défense franco-émirienne se base sur une coopération opérationnelle, d’armement et de renseignement, ainsi que sur une coopération de sécurité et de défense parmi l’une des plus développées dans la région du Golfe. Les Émirats arabes unis ainsi ont acheté plus de la moitié de leur équipements militaires à la France tandis que le Qatar est équipé a 80 % de matériels français. La coopération franco-émirienne est solide par la signature des accords bilatéraux très importants qui fait un fort engagement politique.
Les accords de défense signés entre la France et les pays arabes du Golfe font l’engagement français envers ces pays. Ainsi, la France manifeste son intention d’occuper la position de puissance globale dans cette région géoéconomique du monde. Cette ambition se base sur la capacité d’influence de la France dans cette zone arabe. À ce propos, la base stratégique française d’Abu Dhabi est un levier d’influence majeur. Inauguré le 16 mai 2009, elle comporte trois composantes importantes : navale, terrestre et aérienne. Depuis cinquante ans, la France n’avait pas ouvert de nouvelle base militaire à l’étranger, ce qui fait de cette implantation « une petite révolution géopolitique » selon l’Amiral Guillaud. En cas de conflit arabe, américain ou israélien avec l’Iran, la base française située à 200 km des côtes iraniennes, donnera la première position à la France dans ce conflit régional. La menace iranienne de bloquer le détroit d’Ormuz en cas d’attaque israélienne, place la France au cœur de cette région très sensible. En outre, la nucléarisation de la région du Golfe arabe devient une perspective possible avec l’Iran, De plus, le dispute de longue date entre l’Iran et les Émirats arabes unis liée à l’occupation iranienne des trois îles Abu Moussa, la Grande Tombe et la Petite Tombe. La base d’Abu Dhabi permet de contenir les tensions en dissuadant toute agression qui pourrait passer la région en crise dont les conséquences seraient plus graves qu’elles se diffusent vite à tous les pays voisins.
La présence militaire française au Qatar
Visite du général de brigade Eric Peltier au Qatar pour renforcer la relation militaire bilatérale
Au cours de cette visite, le GBR Peltier a eu l’occasion d’échanger avec les plus hautes autorités militaires qatariennes, dont le chef d’état-major, le lieutenant général Salem Hamad Al Nabit, le conseiller du ministre et chef du comité pour la sécurisation de la coupe du monde FIFA 2022, le major général Mohammad Abdullatif Al Mannai et le chef de l’autorité de la coopération internationale, le brigadier général, Abdulaziz Saleh Al Sulaiti.
Le général Peltier a ensuite présenté la vision stratégique du chef d’état-major des armées français au National défense college, équivalent qatari du Collège des hautes études militaires français. Ces entretiens et échanges ont permis à la France et au Qatar de réaffirmer leur attachement à la coopération militaire et d’en étudier des pistes possibles de développement.
Le général Mohammed Al-Shahwani/Attache militaire du Qatar à Paris de 2018 au 2024, voit que l’État du Qatar a commencé ses relations internationales avec la République française immédiatement après son indépendance en 1971 par l’échange de représentations diplomatiques entre eux, depuis l’époque du président Georges Pompidou dans les années 70. Ces relations ont commencé à croître et à se développer régulièrement et à devenir plus fort et plus durable avec le consensus croissant dans les visions politiques entre les dirigeants qatariens et français sur la situation mondiale, en général, et la situation au Moyen-Orient en particulier. Pour preuve, le président français François Hollande a déclaré aux journalistes en 2013 : « Tous les présidents qui ont succédé à la France se sont intéressés à ces relations, chacun selon sa manière » . Le générale a bien fait les remarques importantes suivantes liées a la coopération franco-qatarie :
1. Les principes les plus importants qui ont permis d’atteindre ce niveau de relations distinguées entre les deux pays sont le respect mutuel, les intérêts communs et la conviction des deux pays dans le recours au dialogue, à la diplomatie et au soft power, ce qui a conduit à la création d’une relation commune et unifiée la vision stratégique entre les deux pays. Comme je l’ai dit plus haut, le travail commun et la coopération étroite entre les deux pays et les visions partagées sur de nombreuses questions internationales ont permis de consolider cette confiance entre les deux pays, et l’on peut en déduire une fois de plus la déclaration du président Hollande : « La relation de la France avec le Qatar est vieux et caractérisé par la confiance ».
2. Les intérêts franco-qatariens sont bons, voire excellents, et les deux parties souhaitent les développer, notamment dans les domaines de la coopération économique, de l’éducation et du domaine militaire, le Qatar étant devenu un partenaire économique stratégique important pour la France et, selon un rapport de Gulf News, les investissements français au Qatar ont atteint 1,16 milliard de dollars américains en 2021.
3. Avec plus de 120 entreprises et 80 agences de franchise françaises enregistrées au Qatar, la valeur des investissements qataris en France s’élève à environ 30 milliards de dollars, dont 10 milliards de dollars d’investissements privés, et la valeur des échanges commerciaux s’élève à 6,3 milliards de riyals, et le nombre Parmi les entreprises françaises opérant au Qatar, on compte 418 sociétés, parmi lesquelles 120 sociétés à participation 100 % française, 290 en partenariat avec la partie qatarienne, 8 sociétés agréées par la Place financière du Qatar et trois bureaux de représentation de la République française. Selon le journal qatari Al-Raya du ?? mars 2024, la France est parmi les partenaires stratégiques a l’État du Qatar. L’article précise que le nombre total des entreprises françaises travaillant au Qatar est atteint 418 dont 120 sociétés de propriété française a 100%, 290 sont de propriété franco-qatarie et 8 entreprises autorisées par le Centre Financier du Qatar .
4. Il existe également une coopération dans le domaine militaire. Par exemple, le Qatar a acheté 36 avions Rafale pour une valeur de 8 milliards de dollars et 28 nouveaux hélicoptères français.
vers une nouvelle commande de Rafale pour Dassault Aviation
Le Rafale reste diablement attractif. Pour des pays qui ne l’ont pas encore (Irak, Arabie Saoudite, Serbie, Colombie…) et pour d’autres qui l’utilisent régulièrement. C’est le cas du Qatar, qui pourrait commander un nouveau lot de Rafale (24 appareils) à l’horizon 2024 ou, plus surement, 2025, selon nos informations. Un souhait certainement évoqué lors de la visite à Doha du ministre des Armées le 17 juillet dernier mais pas officialisé. A cette occasion, Sébastien Lecornu a rencontré l’émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani. Les discussions ont porté sur « le renforcement du partenariat stratégique franco-qatarien, fondé sur une coopération à la fois diplomatique, opérationnelle et industrielle », a expliqué le ministère des Armées dans un communiqué publié vendredi
A l’issue de cette rencontre, le ministre a twitté : « La relation de défense entre la France et le Qatar est solide. Avec l’émir @TamimBinHamad, une même vision d’un partenariat stratégique fondé sur la coopération opérationnelle et industrielle ».
Sébastien Lecornu a également vu le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, ainsi que son homologue de la défense. Avec Khalid ben Mohammed Al-Attiyah, il a eu un « entretien dense » sur la base aérienne de Dukhan, qui abrite les 36 Rafale livrés par Dassault Aviation entre 2019 et 2022, selon le tweet du ministre des Armées. Les deux ministres ont évoqué le développement des interactions opérationnelles entre les armées des deux pays et les nouveaux projets pour nourrir la coopération capacitaire, a précisé le ministère.
Vers un « upgrade » des 36 Rafale qataris
L’armée de l’air qatarie dispose déjà de 36 Rafale, tous livrés depuis 2022. Des Rafale que Doha aimerait également faire évoluer vers le standard F4. En 2019, l’ancienne ministre des Armées Florence Parly avait décidé d’investir 1,9 milliard d’euros dans la modernisation de l’avion de chasse français pour le faire passer au standard F4. Un standard déjà choisi par les Émirats Arabes Unis, qui ont signé en décembre 2021 un contrat pour acquérir 80 Rafale F4 livrés entre 2027 et 2030.
Dassault Aviation attend en fin d’année la signature du contrat de la tranche 5 pour 42 Rafale 4.1 (30 prévus dans un premier temps + 12 en remplacement des appareils vendus à la Croatie). Le standard F4 sera le nouveau standard des armées françaises (Armée de l’air et Marine nationale).
Discussions en cours pour le VBCI
Les discussions avancent également bien entre le Qatar et la France sur une possible vente du véhicule blindé de Nexter. Alors que l’échec du VBCI semblait entériné depuis plus de trois ans, le Qatar a finalement remis en selle le véhicule blindé de 28 tonnes fabriqué par Nexter, comme l’avait révélé en mars La Tribune. Ces dernières semaines plusieurs jalons ont été franchis. Le directeur général de Nexter Nicolas Chamussy reste très impliqué sur ce dossier et dépense beaucoup d’énergie pour décrocher le premier contrat export du VBCI. Le constructeur de blindés tente de surfer sur les relations à nouveau pacifiées entre Doha et Paris.
Récemment encore, Nexter a envoyé du lourd à Doha pour convaincre les Qataris. La filiale du groupe franco-allemand KNDS propose une version très proche de celle de la France avec une tourelle CTA 40 et équipée des missiles MMP de MBDA et d’un canon de 40mm de CTAI, filiale à 50/50 entre Nexter Systems et BAE Systems.
Réchauffement des relations entre Paris et Doha
Le réchauffement des relations entre la France et le Qatar s’est concrétisé par la visite de l’émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani à Paris. Après avoir assisté le 14 février à la triste défaite du Paris-Saint-Germain face au Bayern de Munich pour un match comptant pour la Ligue des Champions (8e de finale), l’émir a été reçu le lendemain par Emmanuel Macron à l’Élysée. Les deux chefs d’État, qui se sont félicités de l’approfondissement en cours du partenariat stratégique entre la France et le Qatar, sont convenus « d’intensifier le travail d’approfondissement de la relation bilatérale, en cohérence avec les visions 2030 de la France et du Qatar, dans le domaine économique et des investissements, ainsi que dans le domaine de la défense et de la sécurité ».
Paris a effectivement beaucoup aidé le Qatar : les ministères des Armées et de l’Intérieur ont apporté leur soutien à Doha dans le cadre de la sécurisation de cet événement majeur (menace terroriste, neutralisation d’explosifs, hooliganisme, mouvements de foule, cyberattaques…) Ainsi, à la demande du Qatar, les armées françaises avaient appuyé l’armée qatarienne dans cette mission.
La confiance entre les deux pays a atteint des niveaux suffisants pour que le Qatar puisse obtenir les capacités de gestion de ses programmes de défense avec l’aide de de France. Il est prévu que le Qatar obtienne des programmes numériques tels que le programme « VPCI », un programme de véhicules de combat d’infanterie fourni par la société française Nexter, et organise régulièrement des entraînements et des manœuvres militaires conjoints entre les deux parties, ainsi que des échanges bilatéraux des accords de coopération en matière de défense pour soutenir les efforts de lutte contre le terrorisme et les opérations de contrebande et le maintien de la sécurité et de la stabilité dans la région.
5. Après l’indépendance du Qatar en 1971, les relations se sont développées dans les domaines politiques, et depuis 1996, la coopération militaire n’a cessé de se développer entre les deux pays et la coordination entre les forces de sécurité qataries et leurs homologues françaises s’est renforcée. Les deux pays ont organisé à tour de rôle l’exposition internationale des systèmes de sécurité intérieure « Milipol » entre Doha et Paris, inaugurée jusqu’en 2015 par les hauts dirigeants des deux pays.
6. Les relations ont continué à se développer dans tous les domaines pour parvenir à une vision stratégique commune à travers le Protocole de dialogue stratégique, où le dialogue a lieu en permanence à tous les niveaux dans les capitales des deux pays.
7. Parmi les accords importants entre les deux pays, je peux citer, sans s’y limiter :
– Accord de coopération de défense entre le Qatar et la France en 1994.
– Il convient également de mentionner ici que le consortium QDVC a remporté un appel d’offres pour un projet ferroviaire d’une valeur de plus de 7 milliards de riyals, tandis qu’Aegis a remporté deux contrats pour des travaux routiers et d’infrastructure d’une valeur de 780 millions de riyals.
8. L’État du Qatar est devenu un allié stratégique de la France dans la région du Moyen-Orient, où prévalent des consultations régulières sur les grands enjeux régionaux et internationaux. De même, la participation du Qatar au Forum de Paris sur la Paix démontre l’importance du Qatar et de ses efforts en faveur de la paix et de la médiation pour résoudre les conflits entre les parties et les parties en conflit à travers le monde.
9. L’État du Qatar et la France ont participé à la résolution de nombreux problèmes et crises en Libye, au Liban, au Soudan, en Mauritanie, en Somalie, à Djibouti, en Érythrée et aux Comores, et la coopération entre les deux pays a contribué à soutenir le processus démocratique dans les pays du Printemps arabe. Le Qatar a également souligné la nécessité d’une solution diplomatique à la crise en Ukraine et du respect du droit international et du droit humanitaire international pendant cette crise. En plus de faire correspondre les points de vue sur les dossiers internationaux et d’autres questions régionales.
10. Les relations qataris-françaises n’ont pas été affectées par la crise qatarie-golfe-égyptienne en 2017. Au contraire, la coopération économique, scientifique et militaire s’est poursuivie, comme en témoigne la visite de Son Altesse le prince Tamim ben Hamad à Paris en septembre 2017, et il a également visité en juillet 2018, et visité une base militaire dans la région du « Mont Dumarson », au sud-ouest de la France, dans le cadre des efforts de Doha pour l’achat de 36 avions Rafale, d’hélicoptères militaires et d’environ 500 véhicules blindés, et a rencontré le président Macron à l’Élysée.
11. Je voudrais saluer les résultats des commissions de travail conjointes du dialogue stratégique qatari-français dans divers domaines, tels que : la défense, la sécurité, l’économie, l’investissement, l’énergie, l’éducation, la culture, la recherche scientifique, le changement climatique, l’environnement, et du sport, en témoignage de l’étroit partenariat stratégique entre les deux pays, il a également expliqué que les relations économiques entre le Qatar et la France sont fortes et distinguées sur les plans commercial et financier, et que la France est considérée comme l’une des destinations préférées des investisseurs qatariens à l’étranger.
12. Comme je l’ai mentionné précédemment, l’État du Qatar accorde une attention particulière au secteur de l’éducation, mais j’espère que les institutions scientifiques françaises contribueront à la renaissance scientifique du Qatar, notamment dans le domaine de l’enseignement technique et je crois qu’il y a un besoin au Qatar d’une main-d’œuvre techniquement qualifiée.
De point de vue militaire français, le général Thierry Burkhard a bien résumé sa réponse a la question d’entretien liée aux points forts qui caractérise la relation entre la France et le Qatar disant « L’utilisation du même matériel ou armement (comme le Rafale, par exemple) permet une meilleure interopérabilité, des exercices et des entraînements communs, ainsi que le partage d’expérience afin de s’améliorer sans cesse. C’est un point fort incontestable. Les échanges réguliers d’officiers en formation, tant dans les écoles au Qatar qu’en France, permettent un apprentissage de la langue et de la culture, afin de mieux se connaître et se comprendre. Cela contribue à renforcer la relation militaire ». En ce qui concerne le rôle de la France et celui du Qatar pour la stabilisation de la paix a l’échelle régionale et mondiale, le général a dit que « La coopération franco-qatarienne est d’ores-et-déjà active dans la région, notamment dans le cadre de la crise à Gaza. En effet, le Qatar a obtenu une trêve entre Israël et le Hamas, permettant la libération d’otages franco-israéliens. Par ailleurs, Doha a facilité le désengagement du bâtiment français Dixmude, en transférant et accueillant vers le Qatar des blessés palestiniens soignés à bord ». Monsieur Burkhard souligne les points essentiels suivants concernant les aspects militaires et sécuritaires des relations bilatérales franco-qataries :
1. Tous les pays entretiennent une coopération militaire avec plusieurs partenaires, ces derniers étant complémentaires. Ainsi, la France vient en appui du Qatar afin de former les Forces armées dans les domaines où elle possède une expertise reconnue. Au-delà de l’aspect technique de la coopération militaire bilatérale, qui permet de s’entraîner et se former sur du matériel commun, la relation humaine reste au cœur de notre partenariat. Cet aspect est primordial si nos armées devaient s’engager ensemble.
2. Le Qatar et la France ont une histoire commune dans de nombreux domaines, notamment en matière de coopération militaire.
3. Celle-ci se traduit par la livraison d’armement français, par la formation des officiers tant en France qu’au Qatar, ainsi que la participation à des exercices conjoints.
4. La confiance accordée l’un à l’autre se traduit par un cadre juridique protecteur pour nos forces armées.
5. Nos intérêts communs dans la région (lutte contre le terrorisme, défense de la liberté de navigation…) contribuent à encourager la coopération militaire bilatérale afin de défendre les intérêts de chacun.
6. En coopérant, les deux armées renforcent leur interopérabilité et s’enrichissent mutuellement. Ainsi, Paris et Doha ont coopéré afin de sécuriser la coupe du monde de football au Qatar en 2022.
7. La relation privilégiée entretenue par la France et le Qatar est avant tout liée à la grande qualité des relations humaines, tant à Paris qu’à Doha. Les échanges sont réguliers, basés sur la confiance, avec la ferme volonté d’avancer ensemble dans une relation équilibrée. A titre d’exemple, les liens personnels forts que j’entretiens avec le général Salem Al Nabet en sont un témoignage.
Monsieur l’ambassadeur de France à Doha souligne les caractéristiques importantes du développement historique des relations entre la France et le Qatar comme suit :
– Les relations bilatérales ont beaucoup reposé sur des relations personnelles de confiance et d’amitié entre les Présidents Chirac, Sarkozy et Hollande et l’Émir Cheikh Hamad puis l’Émir Cheikh Tamim. Cette relation de confiance se poursuit entre le Président Macron et l’Émir Cheikh Tamim.
– Ces relations au plus haut niveau ont naturellement entraîné l’établissement de relations de confiance à des niveaux inférieurs, entre ministres ou entre responsables sein des administrations.
– Ces relations ont également bénéficié de l’engagement de la France aux côtés du Qatar (guerre du Golfe en 1990/91, crise de Fasht al Dibal) et des industries françaises pour le développement du pays (Total notamment).
– Rappel de l’appui politique français au Qatar lors du conflit avec le Bahreïn en 1986 à propos du contrôle de l’îlot de Fasht Dibal ;
– Participation de l’armée de l’air française à la défense aérienne du Qatar lors de la guerre du Golfe (1990-1991) ;
– Signature de l’accord de coopération de défense (1994) pour pérenniser, après notre engagement lors de la guerre du Golfe, le soutien de la France au Qatar en cas d’agression extérieure ;
– Rappel de l’appui politique français à l’émir Cheikh Hamad en 1995 lors de son accession au pouvoir
– Participation des forces qatariennes à l’intervention militaire en Libye en 2011, aux côtés des forces françaises
– L’établissement de relations diplomatiques entre la France et le Qatar ne semble pas avoir d’autre cause que le processus naturel d’établissement de relations entre deux États indépendants, lorsqu’ils l’estiment utiles aux intérêts mutuels et à la stabilité régionale.
– On peut rappeler :
o Accord de coopération de défense signé en 1994 (et complété en 1998),
o Accord sur le statut des forces (SOFA) signé en 2019,
o Accord sur l’échange de documents classifiés de défense, signé en 2019
– Comme le Qatar lors des Printemps arabes, la France a soutenu la volonté d’émancipation des peuples dans la recherche d’une meilleure gouvernance de leur pays (Tunisie, Libye en particulier).
– Par la suite, la France s’est résolument engagée dans la lutte contre le terrorisme qui a profité de l’instabilité de certains pays pour s’y installer et en faire des bases pour mener des attaques vers d’autres pays de la région ou en Europe.
– La relation bilatérale est renforcée par la position diplomatique du Qatar, qui a rejoint celle de la France dans la condamnation de l’agression russe en Ukraine, et par le soutien qatarien à l’Europe dans le domaine gazier.
– La relation de défense entre le Qatar et la France est suffisamment solide pour ne pas être mise en danger par les autres partenariats que le Qatar juge utiles à sa défense. Par ailleurs, les armées françaises ne revendiquent pas une relation exclusive avec les forces armées du Qatar.
– Les autorités françaises ont mené une évaluation de la situation. Cette analyse n’a pas fait apparaître la nécessité d’un déploiement spécifique de forces armées françaises sur le sol qatarien.
– On notera par ailleurs que le déploiement de forces étrangères au Qatar n’a pas fait cesser le blocus imposé par les pays voisins.
– Les autorités françaises ont constamment cherché à maintenir un équilibre dans leurs relations avec les différents États impliqués dans cette crise. Les autorités qatariennes étaient parfaitement informées de notre position et la confiance mutuelle n’a pas été rompue. C’est une des raisons du choix d’acquérir, auprès de la France, un lot de 12 avions de combat Rafale fin 2017.
– Le ralentissement de la coopération militaire est surtout dû à l’importante sollicitation des forces françaises sur les zones d’opérations (Sahel, Irak, Estonie). De nouveaux modes de coopération ont été lancés dans cette période : échanges stratégiques, appui à la sécurisation de la Coupe du monde.
– Les autorités qatariennes sont très investies dans l’appui à la résolution des conflits (Soudan, Corne de l’Afrique, Afghanistan, …) et l’aide aux populations en difficulté. Les autorités françaises peuvent compter sur le Qatar dans ce cadre : participation du Qatar au soutien des Forces armées libanaises, soutien pour l’évacuation d’Afghanistan de ressortissants bloqués et de personnes à protéger, médiation dans le dialogue inter-tchadien.
Dans la suite de ce paragraphe lié a la coopération franco-qatarie, il est primordial de voir le point de vue académicien tel que Christian Chesnot qui a analysé les aspects marquants de cette relation bilatérale comme suit :
Selon lui, sur cette longue période de plus d’un demi-siècle, elles ont connu un développement ininterrompu, avec une phase particulièrement faste sous la présidence de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2012. Dès l’indépendance du Qatar en 1971, la France a souhaité développer une relation intense et de confiance avec Doha qui a souhaité tourner la page de la colonisation britannique et ne pas mettre sous pavillon américain. La posture gaullienne de la France dans la guerre israélo-arabe de 1967 a accéléré le rapprochement entre les deux pays. La voix de Paris, indépendante et soucieuse du droit des Palestiniens en particulier et des Arabes en général, a été particulièrement apprécié au Qatar, et au-delà dans la région. Symbole de cette confiance réciproque, Doha a misé sur la France pour équiper son armée nationale.
Les deux diplomaties partagent la même exigence relative au respect du droit international. L’autre aspect important : Paris et Doha sont très engagés dans le multilatéralisme des Nations unies. Au Qatar et dans le Golfe, la France n’a pas voulu abandonner le monopole de la diplomatie aux seuls anglo-saxons. Paris a toujours considéré ces pays, comme des éléments de la stabilité régionale. En retour, Doha et ses voisins n’ont voulu s’enferrer dans un tête-à-tête exclusif avec les Etats-Unis, considérés à l’époque comme les « gendarmes du Golfe ». A la même période dans les années 70, Paris avait aussi noué une intense coopération militaire et nucléaire avec l’Irak.
Le premier pilier des relations franco-qataries reste le domaine de la défense. Les deux pays ont signé un accord commun dans ce domaine. La vente des avions de chasse Rafale à Doha est le symbole de cette densité bilatérale. Au-delà de l’aspect purement technique et financier, ce type de contrat est un engagement de long terme, structurant sur le plan politique. Au fil des ans, d’autres secteurs de coopération se sont développés, en particulier celui de l’énergie avec le partenariat historique de Total Énergies dans l’émirat, là encore élément structurant de la relation. A cela s’ajoutent d’autres domaines comme la culture ou le sport.
Côté français, le Qatar est un pays clé dans le Golfe persique. L’amitié entre les deux est ancienne. Paris a d’autres partenaires dans la région, notamment les Émirats arabes unis, où la coopération bilatérale est aussi très dense sur le plan militaire, notamment avec la base aéronavale d’al-Dhafra à Abou Dhabi. Dans les deux cas, il y aussi une relation d’amitié entretenue par les présidents français successifs et les émirs.
Côté qatari, la France est vu comme un pays, dont la voix est singulière dans les relations internationales. Elle a montré au cours de la période récente qu’elle pouvait s’opposer frontalement aux Etats-Unis comme ce fut le cas au moment de la guerre en Irak en 2003. Pays nucléaire et membre permanent du Conseil de sécurité, la France est pour le Qatar un allié qui compte et sur lequel l’émirat peut s’appuyer. Enfin, et ce n’est pas négligeable, l’Hexagone est un lieu de villégiature prisé par les responsables qataris qui apprécient les charmes des paysages et de la culture française. Il y a d’abord ce partenariat stratégique et militaire qui perdure. Le Qatar apprécie sans doute la fiabilité et la constance de Paris. La campagne militaire en Libye en 2011, où les avions qataris et français étaient engagés côte à côte, a renforcé une confiance réciproque. Doha a pu aussi compter sur le soutien de la France pour obtenir l’organisation de la Coupe du monde de football de 2022, ainsi que sur l’expertise des entreprises françaises pour construire les infrastructures liées à cet événement planétaire. Les relations entre les deux pays ont démarré dans les années 70 et n’ont pas cessé de se développer par la suite.
Certainement. Une fois indépendantes, les autorités du Qatar ont souhaité tourner la page du protectorat anglais. A l’époque, Doha a eu besoin de diversifier ses partenariats, ce qu’il continue de faire aujourd’hui. Le Qatar a trouvé un allié différent et complémentaire par rapport à la Grande-Bretagne. Depuis l’établissement de leurs relations diplomatiques, les deux pays ont signé d’innombrables accords et conventions. Deux sortent du lot : l’accord de défense conclu en 1994 et la convention fiscale en 2008.
Le point fort, c’est la longévité de la relation et la complémentarité entre Paris et Doha. Le point faible réside dans doute l’asymétrie entre la relation d’État à État, c’est-à-dire entre e président de la République et l’émir, et la relation au niveau des deux peuples. Des incompréhensions ont parfois terni l’image du Qatar en France.
Compte tenu de la complémentarité que j’évoquais plus haut –la France étant membre permanent du Conseil de sécurité et de l’ONU et puissance nucléaire-, les deux pays ont intérêts à collaborer, notamment sur le continent africain. La France a d’ailleurs salué le rôle de Doha dans la crise afghan de l’été 2021 et dans la guerre entre le Hamas et Israël démarré le 7 octobre 2023. Les deux pays ont montré qu’ils étaient sur la même longueur d’ondes, c’est-à-dire faire en sorte que les peuples arabes puissent s’exprimer librement. Dans la crise libanaise, Paris compte sur le rôle du Qatar, pour trouver une sortie de crise. Le Qatar est l’un des principaux bailleurs de fonds de l’armée libanaise et QatarGas est associé à TotalEnergies pour explorer les ressources gazières offshores du Liban. Le conflit a certainement resserré les liens énergétiques entre les deux pays, mais aussi avec les autres pays européens. En stoppant les importations de gaz russe, la France a signé un contrat d’approvisionnement à long terme de gaz. Comme je l’ai dit plus haut, la France a soutenu le Qatar pour l’organisation de la Coupe du monde de football de 2022. Le soutien français concerne également le développement de coopérations multiformes dans les domaines de l’éducation, de la formation professionnelle, de l’art, des musées et de la culture.
Les relations diplomatiques entre le Qatar et la France sont bonnes, mais c’est vrai, rien n’est jamais acquises. Dans un mariage, il faut des preuves d’amour pour que le couple dure dans le temps. L’arrivée de nouveaux partenaires est aujourd’hui devenue la norme dans les relations entre les États. Dans les années 70, le monde était bipolaire (Etats-Unis et URSS) et les grandes nations étaient peu nombreuses. Aujourd’hui, de nouveaux pays émergent de ce qu’on appelle le « Sud Global » regroupé au sein des BRICS. Il n’y a plus de relations exclusives. La « polygamie diplomatique » est répandue. Pour la France, cela nécessite un devoir d’adaptation face à cette nouvelle donne. A l’époque, il était difficile que la France choisisse sont camp dans la mesure, où elle est aussi l’allié stratégique de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et de l’Égypte. Pour autant, la France a tout fait pour éviter une escalade, et notamment le scénario catastrophe d’une invasion du Qatar par ses voisins, comme le Koweït l’a vécue en 1990 avec l’Irak. Par ailleurs, la France a vendu à ce moment-là des avions Rafale à Doha, signe d’un soutien renouvelé.
Cette crise entre le Qatar et ses voisins a sans aucun doute suscité des interrogations, du côté de Doha sur son partenariat avec Paris. Mais encore une fois, la France a tenté de maintenir une forme d’équilibre entre ces alliés du Golfe. Des incompréhensions sont sans doute apparues à ce moment-là. Heureusement, la situation est restée sous contrôle et s’est stabilisée. La France a d’ailleurs salué la réconciliation du sommet d’al-Ula en janvier 2021. Elles ne vont pas changer les grands équilibres mondiaux. En revanche, sur certaines crises (Liban), sur certains dossiers (Hamas), le tandem franco-qatarien peut être utile et efficace. Il a manqué une communication plus intense entre les deux peuples. L’émir du Qatar n’a jamais donné une interview à la presse française, c’est dommage. La coupe du Monde de football de 2022 a été l’occasion de mieux connaître l’émirat pour les Français. Côté qatarien, il ne faut pas prendre les critiques, même parfois injustes, au pied de la lettre. Peut-être faudrait-il organiser une grande exposition à l’IMA sur l’émirat (sur l’histoire de la perle ?).