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Le rôle du Qatar en France

Par *Saoud Al-AHBABI 

La stratégie de développement international mise en place par le Qatar en a fait un acteur économique et diplomatique incontournable. Devenu indépendant du Royaume-Uni en 1971, ce petit émirat est cependant richissime grâce à ses gisements de pétrole et surtout de gaz naturel. Il possède en effet les troisièmes réserves mondiales de gaz naturel après la Russie et l’Iran. Elles sont situées dans le plus vaste gisement gazier sous-marin au monde, que le Qatar partage avec l’Iran. L’émirat a ainsi entrepris de construire des installations ultra-modernes à Ras Laffan afin d’extraire et de liquéfier le gaz. Ces aménagements lui ont permis de devenir le premier exportateur mondial de gaz liquéfié. De la sorte, le pays s’est considérablement enrichi :

Mondial 2022 : un partenariat clivant entre France et Qatar sur la sécurité

L’organisation de la Coupe du Monde de football fin 2022, a eu des effets bénéfiques sur l’économie qatarienne dont la croissance a oscillé entre 4,2% en 2022 et 1,6% en 2023 selon le FMI. En 2023, l’envolée des prix des hydrocarbures a conduit à un très fort excédent commercial (41% du PIB) et budgétaire (10,8% du PIB). Les perspectives restent bonnes, le Qatar entamant la transition d’un cycle de croissance de plus de dix ans, porté par les projets d’infrastructures, vers une nouvelle phase centrée sur la production et l’exportation d’hydrocarbures, tout en tentant de diversifier son économie. L’impact de la guerre Israël-Gaza n’est pas avéré à ce stade, mais à terme cela reste à considérer. 

annexe

L’économie qatarienne a fortement bénéficié de la préparation de la Coupe du Monde et de la flambée du prix des hydrocarbures

  • A moyen et long terme, les perspectives de l’économie réelle sont bonnes grâce aux investissements et aux revenus massifs en provenance du secteur des hydrocarbures.

En 2023, avec un PIB réel estimé à 194 Mds USD pour une population moyenne de 2,8 M d’habitants dont près de 300 000 nationaux, le Qatar dispose d’un des revenus par habitant le plus élevé au monde (PIB nominal/habitant de 81,9K USD en 2023). L’émirat est le 2ème producteur d’hydrocarbures de la péninsule arabique en tonnes équivalent pétrole, le 5ème producteur de gaz naturel et le 3e exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) au monde, derrière les Etats-Unis et l’Australie. L’économie qatarienne tire sa richesse des hydrocarbures qui représentaient en 2022 37% du PIB réel (sans compter l’industrie issue de la pétrochimie), 87% des exportations (114 Mds USD dont 75% provenant du gaz, essentiellement du gaz naturel liquéfié (GNL) et 85% des recettes de l’Etat.

En 2022, la croissance réelle qatarienne (4,2% du PIB) a été principalement tirée par les activités hors hydrocarbures, notamment les grands travaux d’infrastructures. 2023 marque la fin d’un long cycle d’investissements qui ont tiré la croissance depuis 10 ans. Si la croissance reste dans une trajectoire positive elle est toutefois atone : le taux de croissance du PIB réel a été revu à la baisse par le FMI avec une projection de + 1,6 % et + 1,9 % respectivement en 2023 et 2024. Elle devrait être plus forte dès 2025 (+3,4%), stimulée par la mise en production progressive des mégaprojets de GNL (+64% des capacités de liquéfaction à horizon 2027).

Le taux d’inflation est resté à un niveau bas 2,8% en 2023, contre 4,9 % en 2022, l’énergie étant massivement subventionnée et les prix des biens de première nécessité monitorés par le Ministère du Commerce.

  • Un excédent budgétaire et un solde courant confortés par l’importance des revenus en provenance des hydrocarbures.

En 2023, l’excédent budgétaire représente 10,8% du PIB, en légère diminution par rapport à 2022. Si la vulnérabilité des finances publiques qatariennes face à la volatilité des prix des hydrocarbures est un phénomène structurel, l’hypothèse que cette volatitlité puisse impacter négativement les finances publiques qatariennes est rès faible pour 2024.

Les autorités réalisent une exécution budgétaire prudente et l’excédent budgétaire est ainsi appelé à financer le remboursement de la dette. En 2023, la dette publique est en nette diminution 39,4% du PIB (contre 42,5% en 2022) et reste sur une trajectoire descendante (37,4% du PIB en 2024 selon les prévisions du FMI).

Par ailleurs, le Qatar dispose d’une capacité d’emprunt confortable sur les marchés des capitaux. Les principales agences ont revu leurs notations à la hausse du Qatar. Moody’s a relevé en janvier 2024 sa note de crédit souverain de « Aa3 » à « Aa2 » et a révisé sa perspective à stable. Ces évolutions viennent confirmer les perspectives d’une économie et d’une politique vertueuse et prudente en termes de gestion des finances publiques.

Le solde courant est excédentaire depuis 2017. Il représente 17,6% du PIB en 2023 et devrait rester à un niveau confortable en 2024 (15,8% selon le FMI)1 .

Les réserves de la Banque Centrale, en hausse, représentent 32% du PIB en novembre 2023 et devraient continuer à croître jusqu’en 2026 (+44,6% du PIB). La dette externe est en baisse 112,7% du PIB en 2023, mais demeure à un niveau élevé, toutefois monitorée par la Banque Centrale du Qatar.

Le système bancaire est solide, malgré certaines vulnérabilités à surveiller.

Le système bancaire qatarien se distingue par sa solidité en termes de capitalisation, de rentabilité et de qualité des actifs et par les résultats de ses banques (une bonne santé particulièrement importante au vu de la dimension régionale des banques qatariennes, QNB étant la première banque de la région MENA en termes d’actifs). Le secteur bancaire contribue à hauteur de 7-8% du PIB. La Banque Centrale du Qatar a mis en place des outils performants pour réduire le recours au financement externe et pour monitorer les créances douteuses, en légère hausse (3,8% des prêts en 2023). Les investissements en cours dans le secteur des hydrocarbures visant à augmenter à hauteur de 64% des capacités de liquéfaction de GNL, sont très importants.

Un cycle en cours d’investissements massifs dédiés aux hydrocarbures et une stratégie de diversification de l’économie qui fait appel à d’importantes réformes structurelle.

Le salaire moyen au Qatar en 2023

Le Qatar se fixe des objectifs de diversification de son économie tablant sur une croissance annuelle de 4% hors-hydrocarbures d’ici 2030 à travers sa stratégie de Vision Nationale 2030. Les objectifs fixés dans la stratégie nationale sont très ambitieux et font appel à des réformes sur les marchés du travail et des capitaux pour développer le capital humain (+46% de la population active spécialisée d’ici 2030), attirer des talents et des IDE. Les technologies de l’information et des communications (+7,8% de taux de croissance annuelle moyen d’ici 2030), la R&D (+1,5%), le secteur manufacturier (+3,4%), les services financiers (lancement de 35 fintechs), le tourisme (objectif de 6M de visiteurs d’ici 2030) et la logistique (+6,6%) figurent parmi les principaux secteurs amenés à soutenir la diversification de l’économie qatarienne.

Fort de sa richesse, le Qatar développe une stratégie de soft power (« puissance douce ») afin d’accroître sa capacité d’influence dans le monde. Cette stratégie a été mise en place par l’émir Hamad Ben Khalifa Al-Thani, arrivé sur le trône en 1995 et qui a laissé sa place à son fils Tamim Ben Hamad Al-Thani en 2013. Le Qatar déploie ainsi une grande activité diplomatique. Il s’implique par exemple activement au sein du monde arabe depuis les révolutions du printemps 2011. Il a alors envoyé des avions de chasse et des forces spéciales à l’aide des insurgés libyens. De même, il finance et arme depuis 2011 les rebelles syriens contre le régime de Bachar Al-Assad.

En outre, le Qatar mène une intense politique d’investissements dans le monde. Son fonds souverain, la Qatar Investment Authority, possède un portefeuille d’actifs de 60 milliards d’euros dans 33 pays. Les investissements qataris sont surtout importants en Europe occidentale. Le Qatar a ainsi pris des parts dans plusieurs groupes industriels français. En juin 2013, il possédait 7,6 milliards d’euros de participation dans les groupes du CAC 40 : il détenait 13 % de Lagardère, 7 % de Vinci, 5 % de Total, 4,7 % de Veolia Environnement, 2 % de Vivendi et 1 % de LVMH. En France, il a également réalisé des investissements immobiliers pour un montant de 4 milliards d’euros. Le Qatar est désormais propriétaire de plusieurs hôtels de luxe dont le Royal Monceau et le Concorde Lafayette à Paris ou le Carlton et le Martinez à Cannes. La chaîne de magasins Le Printemps est aussi en cours de rachat.

Le petit émirat s’est également imposé sur la scène médiatique avec la chaîne d’information Al Jazeera. Regardée par 200 millions de téléspectateurs dans le monde et 50 millions dans les pays arabes, elle a soutenu les révolutions de 2011 en Tunisie, en Égypte et en Libye.

Enfin, le Qatar cherche à accroître son influence mondiale par le sport. Il a ainsi été désigné pour organiser la Coupe du monde de football en 2022. La Qatar Investment Authority a par ailleurs acheté le club de football du Paris Saint-Germain en 2011 afin d’en faire l’un des plus grands clubs européens. Le Qatar a également lancé deux chaînes sportives en France en 2012, BeIn Sport et BeIn Sport 2, qui atteignent près d’1,5 million d’abonnés.

Les investissements qataris en France, dont un projet de fonds destiné aux banlieues, ont cependant suscité des controverses : ils donnaient l’impression que le petit émirat cherchait à racheter la France. Le petit émirat est pourtant loin d’être le premier investisseur dans l’Hexagone. Le Qatar est devancé par de nombreux pays, et notamment par ses voisins des Emirats arabes unis et de l’Arabie saoudite. La France reçoit ainsi moins de 10 % des investissements mondiaux qataris contre 27 % pour le Royaume-Uni.

 Le partenariat global entre la France et le Qatar

A

Son altesse Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, Émir de l’État du Qatar, a effectué une visite d’État en France les 27 et 28 février 2024 sur invitation du Président de la République. Il s’agit de la première visite d’Etat de Cheikh Tamim en tant qu’Emir du Qatar. Le volet économique de cette visite a marqué une étape importante de la relation bilatérale.

Le Qatar s’est engagé à investir 10 Mds € en France. Ces investissements interviendront dans des secteurs stratégiques du futur et qui constituent des priorités à la fois du plan France 2030 et de la Vision Nationale du Qatar 2030 (QNV30), tels que la transition énergétique, les semi-conducteurs, l’aérospatiale, l’intelligence artificielle, le numérique, la santé ou encore la culture.

Les premiers ministres des deux pays, Gabriel Attal et Mohammed bin Abderrahmane Al Thani, ont présidé un forum économique de haut niveau. Après des remarques introductives d’Arnaud Piéton, président du conseil France-Qatar du MEDEF international, et de Cheikh Khalifa bin Jassim Al Thani, président de la Chambre de commerce et de l’industrie du Qatar, cinq tables rondes se sont succédées. Les discussions de panel, réunissant chefs d’entreprises et acteurs institutionnels de premier plan, ont porté sur les opportunités de synergies entre les objectifs des plans France 2030 et QNV30 ; les coopérations dans le secteur des transports et de la logistique, du tourisme et du numérique et l’environnement des affaires au Qatar.

Le forum économique s’est conclu par la signature d’un mémoire d’entente (MoU) entre l’Institut National de la Propriété Intellectuelle (INPI) français et le Ministère du Commerce et de l’Industrie (MOCI) qatarien. Un MOU a également été signé entre la Qatar Businessman Association (QBA), HEC Paris au Qatar et MEDEF International en faveur de programmes de soutien aux startups innovantes.

L’Emir et le Président de la République ont salué la tenue du forum économique et insisté sur leur volonté d’approfondir le dialogue bilatéral sur les investissements, notamment lors du 3e Dialogue stratégique France-Qatar, du sommet « Choose France » et du Qatar Economic Forum au printemps 2024.

Autre succès de cette visite, l’Agence française de développement (AFD) et le Fonds du Qatar ont signé le 28 février un accord majeur visant à favoriser des coopérations franco-qatarienne pour la délivrance d’aides au développement dans des géographies d’intérêt commun.

Communiqué conjoint à l’occasion de la visite d’État en France de Son Altesse Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, Émir de l’État du Qatar.

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L'effet "Chat GDP" - Brèves économiques de la Péninsule Arabique - Semaine du 11 au 17 mars 2024

L’effet « Chat GDP » – Brèves économiques de la Péninsule Arabique – Semaine du 11 au 17 mars 2024

Au travers d’une analyse détaillée réalisée par Invest Qatar en partenariat avec Business France, le rapport revient sur le partenariat historique entre la France et le Qatar entamée dès l’indépendance de l’émirat en 1971.

La coopération entre la France et le Qatar se développe aujourd’hui autour de l’économie, l’énergie, la culture, l’éducation, la santé, les transports, l’environnement, la sécurité alimentaire et le développement des partenariats public-privé. Comme expliqué dans le rapport, une multitude d’acteurs institutionnels et privés des deux pays travaillent à ces coopérations, dans le cadre de divers comités stratégiques et d’évènements.

Business France est l’entité nationale chargée d’accompagner les entreprises françaises dans leurs activités internationales, et les entreprises étrangères dans leurs investissements en France. Le bureau de Business France au Qatar, situé au sein de l’ambassade de France, organise la prospection des exportateurs et investisseurs français au Qatar, et les informe sur les conditions d’accès au marché et les moyens d’accroître leur visibilité dans le pays. L’Agence de promotion des investissements au Qatar (IPA Qatar ou Invest Qatar) a été lancée en 2019 avec pour objectif de faciliter les investissements étrangers au Qatar, notamment en partageant des informations sur le marché qatarien et en accompagnant les investisseurs étrangers.

Invest Qatar et Business France ont signé en mars 2022 un protocole d’accord visant à renforcer les relations d’investissement entre les deux pays.

France-Qatar, une amitié pleine de ressource

Le Qatar News Agency a publié un article en date du 27 février 2024[1] décrivant les relations entre la France et le Qatar sont de longue date et que le partenariat bilatéral est stratégique et global. Selon la QNA, un certain nombre d’experts et de responsables ont confirmé que les relations entre l’État du Qatar et la République française sont profondément enracinées et solides, fondées sur le respect mutuel et caractérisées par la diversité et l’inclusion.

Ils ont déclaré, dans des déclarations à l’agence de presse du Qatar (QNA), que la visite de Son Altesse Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, l’émir du pays, en France, démontre la force des relations entre les deux pays, et le souci de leurs dirigeants de les orienter vers de nouveaux horizons, notamment dans les domaines commercial et économique, notant que les investissements qataris en France et les investissements français au Qatar constituent la base du partenariat économique et un tribut important des économies des deux pays. Ils ont ajouté que la France occupe une position avancée dans la liste des partenaires commerciaux de l’État du Qatar et que les domaines de partenariat incluent également les secteurs de l’énergie, de la technologie, du commerce, de l’immobilier et de la politique, grâce à une coordination et une compréhension commune dans les domaines suivants dossiers régionaux et internationaux.

Siege fails to affect private sector, says Qatar Chamber vice chairman - Gulf Times

Dans ce contexte, M. Mohammed bin Ahmed bin Towar Al Kuwari, premier vice-président de la Chambre du Qatar, a souligné l’importance de la visite que Son Altesse Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani effectuera en France, en février 2024, pour soutenir les relations de coopération conjointe entre les deux pays à tous les niveaux. Il a dit, dans une déclaration spéciale à l’agence de presse du Qatar (QNA), qu’il existe un grand intérêt de la part des dirigeants des deux pays pour le développement des relations bilatérales vers des horizons plus larges, notant que la visite de Son Altesse l’Émir en France renforcera ces relations et ouvrira de nouveaux horizons pour la coopération entre les deux pays, en particulier dans les domaines commercial et économique, ce qui aura un impact positif sur les échanges commerciaux et d’investissement, la coopération et les relations de partenariat entre les secteurs commerciaux des deux pays.

Il a souligné que les relations commerciales entre les deux pays ont connu un développement remarquable ces dernières années et que la France est considérée comme l’un des partenaires commerciaux les plus importants de l’État du Qatar, outre le fait qu’il existe de nombreux accords de coopération et mémorandums d’accord signés entre les deux parties dans de nombreux domaines de coopération.

Le premier vice-président de la Chambre du Qatar a souligné qu’il existe de nombreux investissements qataris réussis en France dans divers secteurs, étant donné que Paris est considérée comme une destination privilégiée pour l’investisseur qatari et que de nombreuses entreprises françaises opèrent sur le marché qatari dans divers secteurs où ils peuvent accroître leurs investissements au Qatar, en bénéficiant de la disponibilité de bonnes infrastructures, d’un climat d’investissement et d’opportunités d’investissement dans tous les secteurs Il a ajouté que le secteur privé au Qatar et en France peut jouer un rôle important dans le développement de ces relations en établissant des entreprises, des alliances commerciales et des projets d’investissement, appelant les entreprises qataries et françaises à bénéficier des avantages et facilités d’investissement accordés aux investissements étrangers dans les deux pays pays et d’exploiter les opportunités disponibles pour conclure des alliances économiques communes.

Dans le même contexte, l’expert économique Dr. Abdullah Al Khater a déclaré à QNA : Les relations qataris-françaises sont anciennes et complexes, que ce soit au niveau officiel ou au niveau des investisseurs, et se caractérisent par une dimension stratégique, et ont été témoins diversification après la signature de nombreux accords de coopération et mémorandums d’accord, notamment l’accord de dialogue stratégique entre les deux pays, soulignant le grand accord entre les deux pays dans leurs visions sur de nombreuses questions arabes, régionales et internationales.

En juin 2023, le deuxième dialogue stratégique entre le Qatar et la France s’est tenu à Doha, qui constitue un mécanisme important pour renforcer la coopération fructueuse et constructive entre les deux pays amis, car les relations stratégiques entre les deux pays se caractérisent par une harmonie totale et une convergence de positions et une coordination continue.

Al Khater a ajouté que la visite de Son Altesse l’Émir à Paris démontre la force et la solidité du partenariat qatari-français, car elle devrait aborder les relations de partenariat entre les deux pays, ainsi que les dossiers régionaux et internationaux, soulignant que cette visite arrive à un moment délicat de l’histoire de la région, notamment en ce qui concerne les développements dans la bande de Gaza, et ce que cela nécessite, c’est la nécessité de travailler sérieusement et avec persévérance pour mettre fin à la guerre, arrêter l’effusion de sang, épargner aux civils les conséquences de l’armée confrontation, et empêcher l’expansion du conflit, afin d’assurer la réalisation de la sécurité et de la stabilité dans tous les territoires palestiniens occupés, conformément aux résolutions de la légitimité internationale et au principe de la solution à deux États.

Il a souligné que la France accorde une grande priorité à la sécurité énergétique, en particulier aux énergies propres, soulignant les partenariats efficaces dans le secteur énergétique avec l’État du Qatar, ainsi que son intérêt pour les défis énergétiques au niveau mondial.

Il convient de noter qu’en octobre 2023, deux sociétés affiliées à Qatar Energy et Total Énergies ont signé deux accords de vente et d’achat à long terme pour fournir jusqu’à 3,5 millions de tonnes par an de gaz naturel liquéfié du Qatar vers la France sera livré au terminal méthanier de Fos Cavaou, dans le sud de la France, à partir de 2026 pour une durée de 27 ans.

Total Énergies est partenaire des projets d’expansion de North Field LNG, avec une participation de 6,25 % dans le projet North East Field et une participation de 9,375 % dans le projet South North Field.

Selon les dernières données de l’Autorité de la Planification et des Statistiques, le volume des échanges commerciaux entre l’État du Qatar et la République française s’est élevé l’année dernière à environ 8,5 milliards de riyals, et les exportations totales de l’État du Qatar vers la France se sont élevées à 5,143 milliards de riyals, tandis que les importations totales du Qatar en provenance de la République française ont enregistré 3,353 milliards de riyals, tandis que l’excédent de la balance s’est élevé à 5,143 milliards de riyals. Commercial : environ 1,79 milliard de riyals en 2023. Selon les mêmes données obtenues par l’Agence de presse du Qatar (QNA), les exportations de l’État du Qatar vers la France représentaient principalement des gaz, de pétrole et autres hydrocarbures gazeux, pour un montant de 3,245 milliards de riyals, en plus de diverses autres exportations telles que les gaz rares, l’hydrogène et autres non-métaux, polymères de chlorure de vinyle, huiles de pétrole, huiles obtenues à partir de matières minérales bitumineuses non brutes, polymères d’éthylène sous leurs formes primaires et autres.

Les importations de l’État du Qatar en provenance de la République française étaient concentrées en pièces détachées pour avions réguliers, hélicoptères et drones d’une valeur de 335 millions de riyals, en plus de bijoux en or d’une valeur de 202 millions de riyals, en plus de parfums liquides, glacés et d’autres produits et marchandises.

 Les investissements de l’État du Qatar en France

 

Le PDG de Total Christophe de Margerie conclut un accord avec le gouvernement qatari le 25 mars 2010 à l’occasion du 5e Forum d’investissement au Qatar.
Le PDG de Total Christophe de Margerie conclut un accord avec le gouvernement qatari le 25 mars 2010 à l’occasion du 5e Forum d’investissement au Qatar. - MEIGNEUX/SIPA

Pas question de se cantonner au sport, aux médias et à l’immobilier de prestige. Après le rachat du palace parisien Royal Monceau, l’acquisition du PSG et sa razzia sur les droits TV de Ligue 1, l’émirat poursuit des investissements dans des grands groupes stratégiques de l’économie française. Déjà présent au capital de Veolia, Vinci ou Lagardèrela Qatar est devenu cet été le troisième actionnaire du groupe pétrolier français avec une participation de 2 milliards d’euros (2% du capital), selon Les Echos.

Quel est son objectif ? «La logique du Qatar est simple: le pays est en recherche permanente de sécurité, de protection et d’assurance vie sur l’avenir parce que c’est un petit pays récent, fragile et très riche», résume le journaliste Eric Leser, co-fondateur du site Internet Slate.fr et auteur d’une enquête sur le sujet.

Une quête obsessionnelle de légitimité sur la scène internationale qui se traduit par une stratégie d’influence politique et une activité diplomatique intense. Mais aussi par des investissements économiques tous azimuts dans des «groupes solides d’avenir».

Des intérêts franco-qatariens bien compris

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«La France n’est pas le seul pays concerné mais c’est vrai que le Qatar a depuis longtemps des relations excellentes avec la France et bon nombre de dirigeants politiques français à droite comme à gauche», note Eric Leser.

Les entreprises françaises sont également très présentes au Qatar: des groupes comme Total, EADS, Technip, Air liquide, Vinci Constructions, Suez, Areva ont raflé d’importants contrats pour des projets majeurs dans le pays et la France est le premier fournisseur du Qatar en matière d’armement. Mais la France a surtout un intérêt économique à attirer les capitaux du Qatar et de son puissant fonds d’investissement souverain.

Depuis déjà quelques années maintenant, le Qatar investit massivement en France via son fonds souverain, le Qatar Investment Authority (QIA). Son entrée au capital de Total, la première entreprise française, à hauteur de 2 %, avait été le détonateur. Depuis, le fonds d’investissement ne cesse de faire ses courses en France. Il est ainsi au capital de grandes entreprises françaises comme Veolia ou Lagardère et à la tête de certains des plus beaux palaces parisiens. Il est également présent dans le sport avec le club de football parisien et le prix hippique de l’arc de triomphe.
Afin d’analyser le rôle joué par le Qatar en France via les accords de coopération signés entre les deux pays, il est primordial de voir les chiffres réels des investissement qataris en France au travers les articles étudiés dans ce paragraphe.

Le site euronews.business[2], a abordé, dans son article du 28 février 2024, intitulé « La France en lice pour des milliards d’euros d’investissements du Qatar d’ici 2030 », les dimensions stratégiques des investissements qataris en France annoncés lors de la visite officielle de l’Émir du qatar le Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani en France les 27 et 28 février 2024.

Un nouveau partenariat stratégique apportera 10 milliards d’euros à l’économie française entre 2024 et 2030, selon un nouvel accord signé mardi par l’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, et le président français Emmanuel Macron. Les deux dirigeants ont scellé l’accord alors que l’émir du Qatar entamait sa visite de deux jours en France, la première visite d’État depuis son accession au trône en 2013.

L’investissement qatari va bénéficier aux start-up et aux fonds d’investissement de la deuxième économie européenne, ciblant des secteurs tels que l’aérospatiale, l’intelligence artificielle, la transition énergétique, les semi-conducteurs, le numérique, la santé, l’hôtellerie et la culture, selon le communiqué de la présidence française. « Ces investissements renforceront les partenariats stratégiques entre nos deux pays », a déclaré l’émir dans un discours rapporté par l’AFP.

Au cours de la visite, les deux dirigeants discuteront de la situation au Moyen-Orient, le Cheikh Tamim joue un rôle clé dans les efforts diplomatiques en cours pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza et à la libération des otages.

Le site Capital francophone a publié le 17 juillet 2022, dans son article intitulé « Le Qatar est un investisseur majeur dans les nouveaux projets français »[3] un rapport dans lequel il confirme que le Qatar s’oriente vers un doublement de ses investissements en France à la fin de cette année et au cours du premier semestre de l’année prochaine, dans le cadre de la volonté de Doha de participer aux objectifs du sommet « Choose France », qui s’est tenu au Palais de Versailles le 11 février 2021, en présence des représentants de la Qatar Investment Authority (QIA), qui ont exprimé leur grand intérêt à injecter davantage de fonds dans les projets attendus qui seront lancés dans la capitale, Paris, et dans d’autres villes françaises dans la période à venir, d’autant plus que ces projets concerneront de nombreux secteurs, notamment l’industrie et la technologie, considérées comme l’un des domaines les plus importants dans lesquels le Qatar cherche à doubler ses investissements dans ce domaine à l’avenir.

Ce même rapport révèle que, selon ce qu’a annoncé le journal français « Le Figaro », « Choose France » vise à mobiliser environ 6,7 milliards d’euros pour lancer quatorze projets actifs dans un groupe de secteurs importants, de manière à contribuer à la création d’environ 4 mille emplois permanents en France, qui peuvent être augmentés progressivement. Si ces projets sont élargis au cours de la période à venir, il a indiqué les acteurs les plus importants prêts à être présents à ce stade, menés par le Fonds souverain du Qatar, qui jouera le rôle d’investisseur principal, outre le groupe « STMicroelectronic », le groupe italien Iveco, le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline, et l’américain Collins. Pour l’aviation, ajoutez à cela l’allemand Forwerk, fabricant de Thermoex, Global Fondateurs et le groupe espagnol Amadeus opérant dans le secteur du tourisme.

Le rapport souligne la volonté des entités qataries de jouer un rôle important dans le prochain cycle d’investissement en France, révélant que des responsables de la Qatar Investment Authority ont rencontré le président français Emmanuel Macron dans le contexte de leur présence au sommet, qui a vu la participation de jusqu’à cent quatre-vingts entités, une occasion qui a été exploitée par les représentants du Qatar Fund Souverain a exprimé sa volonté d’augmenter le volume des investissements de Doha à Paris et dans d’autres villes françaises, d’autant plus que les projets annoncés dans « Choose France » sont conformément à la vision future du Qatar visant à diversifier les projets et à se concentrer fortement sur les secteurs d’avenir tels que ceux liés à la technologie et à l’énergie, afin de renforcer nos investissements dans les domaines anciens, principalement l’immobilier et l’hôtellerie.

Le site « simplywall »[4] a publié un rapport dans lequel il révèle la liste des plus grands investisseurs étrangers du groupe hôtelier français Accor, où la Qatar Investment Authority arrive en deuxième position avec une part des actions s’élevant à 11%, derrière la « Jinjiang International ». Holdings Co », qui détient 13% du total des actions suivi par Harris Associates L.P., qui détient environ 9,1% des actions du premier groupe français dans le monde de l’hôtellerie, présent dans 92 pays sur cinq continents, et possède environ 3 600 hôtels de luxe, répartis dans diverses grandes capitales mondiales, et est connu pour attirer des millions de visiteurs sur une base régulière, chaque année pour de nombreuses raisons touristiques ou d’autres facteurs.

Le rapport confirme le grand rôle que ces investissements qataris ont joué dans l’amélioration des performances du groupe français fondé il y a 56 ans, en particulier les investissements provenant du Fonds Souverain du Qatar, qui est l’une des entités les plus axées sur des projets liés au secteur hôtelier, que ce soit en possédant des hôtels, directement sous la forme de ce qui se passe dans la capitale britannique, Londres, ou en Italie et dans la ville de Milan en particulier, où il a réussi à conclure de nombreux accords au cours de la période récente, en plus de son orientation sur la conclusion de partenariats directs avec des acteurs actifs dans ce secteur, notamment Accor, qui est considéré comme le capital qatari est l’un des éléments les plus importants de son bilan de tous ces chiffres positifs au cours de la période récente, en plus du groupe Casada, qui constitue le bras d’investissement de Doha dans différentes capitales africaines, dans le secteur de l’hôtellerie notamment, et qui a récemment lancé un nouveau projet portant sur la construction de deux hôtels et d’un centre commercial de luxe en Côte d’Ivoire.

Les investissements qataris en France créent 60 000 emplois [5] et 300 entreprises françaises sont implantées au Qatar, dont 70 sociétés détenues à 100 %.

La visite de Son Altesse Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, l’émir du Qatar, en France confirme la profondeur des relations étroites et du partenariat stratégique qui existe entre Doha et Paris sur des bases solides et solides du fait des intérêts communs existant entre les deux pays et peuples amis. Ces relations connaissent périodiquement de nouvelles étapes qui les renforcent et les font avancer, protégeant ainsi ce partenariat contre tout défi extérieur ou tentative de le perturber.

Les dernières estimations indiquent que les investissements qataris en France ont atteint plus de 40 milliards de dollars, soit une augmentation d’environ 30% sur la seule année 2017, les deux pays ayant signé de nombreux accords ces dernières années, dont des accords d’une valeur de 12 milliards d’euros lors du mandat du président Emmanuel Macron et sa visite à Doha en décembre 2017, y compris les contrats signés par les deux pays pour exploiter et entretenir le projet « Métro de Doha » et le projet « Tramway de Lusail » pour les 20 prochaines années, puisque le contrat a été signé avec le « RATB » et La « SNCF » des institutions françaises, leaders mondiaux dans le domaine des transports, nous permet de bénéficier de l’efficacité des 400 000 travailleurs qui travaillent dans les deux institutions, en plus des bénéfices qui en découlent pour l’économie française. Cela s’ajoute aux grands projets énergétiques stratégiques entre Qatar Petroleum et le français Total, dont la plupart s’étendent sur 25 ans.

L’État du Qatar est le premier investisseur en France parmi les pays de la région et contribue à certaines des plus importantes entreprises françaises : par exemple, mais sans s’y limiter, le Qatar acquiert 100 % du Paris Saint-Germain, 100 % du Bâtiment de l’Élysée, 85,7 % de Royal Monceau, et Total 2, %, Veolia 5 %, Lagardère 16,75 % et Vinci 5,5 %. Malgré la récente baisse des prix du pétrole et du gaz, les investissements qataris en France ont connu une croissance continue et ont concerné de nombreux secteurs tels que l’énergie, l’immobilier, l’hôtellerie, les services financiers, les communications et le sport. Ces investissements, rien que dans le secteur hôtelier, ont permis la création de 1 500 emplois directs en France et de milliers d’emplois indirects. Les investissements de la Qatar Investment Authority s’élèvent à 25 milliards d’euros (30 milliards de dollars), soit 11 % de la valeur des investissements de l’agence, auxquels s’ajoutent des investissements privés d’un montant de 10 milliards de dollars. Les investissements qataris en France contribuent à créer environ 60 000 emplois.

Les attentes globales confirment que le volume des investissements qataris en France augmentera à un rythme rapide au cours de la prochaine étape, les investissements français sur le marché qatari augmentant – et en même temps – gagnant une part importante des opportunités offertes par l’économie qatarie en à la lumière des préparatifs pour la réalisation des projets de la Coupe du monde 2022. Les relations du Qatar avec la France sont les plus anciennes par rapport au reste des pays de l’Union européenne, puisque le premier accord de coopération commerciale et d’investissement entre les deux pays a été signé en 1974 qui a été l’un des premiers accords signés avec un pays ami et a marqué le début de solides relations d’amitié et de coopération qui ont vu une augmentation constante du volume des échanges commerciaux et d’investissement entre les deux pays.

Les dernières estimations ministérielles françaises indiquent que l’année 2018 a été marquée par une augmentation des exportations françaises vers le Qatar et vice versa, les exportations ayant atteint en 2017 leurs plus hauts niveaux des dix dernières années. Les exportations de la France vers le Qatar ont enregistré en 2017 une hausse de 500 % par rapport à la même période de 2014 – et une hausse de 460 % au cours des six premiers mois – pour atteindre 8,6 milliards d’euros, ce qui constitue une tendance constante depuis plusieurs années, tant en matière de projets, échanges commerciaux, biens de consommation et équipements. La France est l’un des partenaires stratégiques les plus importants de l’État du Qatar, puisque le nombre total d’entreprises françaises opérant dans l’État du Qatar a atteint 300 entreprises, dont 70 entreprises à 100 % françaises, et 230 entreprises établies en partenariat qatari.

En ce qui concerne le volume des investissements qataries dans les pays européens, le site swissinfo.ch a publié une étude qui a conclu que la France est le deuxième pays européen dans lequel le Qatar investit après le Royaume-Uni, avec 25,3 milliards d’euros en 2019, selon une étude publiée par l’association franco-qatarie « Cadran » avec l’Institut supérieur d’études commerciales de Paris. Sur ce montant total, 7,1 milliards sont investis dans l’immobilier (hors hôtels et investissements privés). L’étude estime les actifs du pays hôte de la Coupe du Monde de la FIFA à environ 5,3 milliards d’euros dans les secteurs de l’industrie et de la construction, avec « des contributions significatives dans des entreprises nationales de premier plan » telles que Vinci, Total, Suez et Airbus.

La part du Qatar dans le commerce de détail s’élève à 4,2 milliards d’euros, dans les transports et le tourisme à 3,4 milliards d’euros et dans les communications et médias à 2,3 milliards d’euros, selon la même source.

L’étude indique que les investissements immobiliers d’un montant de 7,1 milliards « n’incluent pas les investissements immobiliers réalisés par les particuliers », expliquant que « la valorisation des titres d’entreprises et des objets de collection qatariens en France en fin 2021 est équivalente à celle de 2019 ». Les échanges commerciaux entre les deux pays, tirés par les « exportations françaises » et d’équipements militaires « et les exportations qataries de gaz et de dérivés pétroliers », ont augmenté à un rythme de 16 % par an depuis 2000.

Omar Akar, président de l’Association économique qatari-française « Cadran », créée en 2015, a déclaré dans un communiqué qu’il espère que « cette activité se poursuivra et se renforcera dans les années à venir, notamment grâce à l’élan donné par le nouveau partenariat qui ont débuté entre nos entreprises dans le cadre de la Coupe du Monde[6].

 Les conventions et les partenariats entre le Qatar en France

Ce paragraphe étudie l’ordre chronologique de la signature des conventions signées entre la France et l’État du Qatar depuis 1974 comme schématisée dans la Table 1. En deuxième lieu, il analyse les domaines principaux de la présence et la participation qatarie dans les différents secteurs d’investissements à Paris et aux autres villes[7].

Table 1, ci-dessous, montre le schéma chronologique des conventions et les partenariats signés entre la France et le Qatar entre 1974 et 2022 dans les différents domaines. D’après ce schéma, la première convention cadre liée a la coopération économique et financière a été signée en décembre 1974, soit trois ans après l’indépendance de l’État du Qatar et en mars 2022, les deux pays ont signé le mémorandum entre Invest Qatar et Business France pendant le Dialogue Stratégique franco-qatari. Ce schéma chronologique montre également plusieurs dates clés dans lesquelles de multiples conventions ont été signés.

La suite de ce paragraphe, analyse les domaines principaux dans lesquels sont mise en applications les multiples partenariats déjà signés entre les deux pays, comme suit :

 1-Relations commerciales

Les relations économiques entre le Qatar et la France sont très fortes, tant sur le plan commercial que financier, plusieurs accords et traités ont été signés entre les deux pays, et les échanges commerciaux entre les deux pays ont connu une tendance à la hausse depuis 2014. Le volume des échanges bilatéraux entre la France et l’État du Qatar a régulièrement dépassé plus d’un milliard de dollars par an depuis 2015 et s’élève à près de 1,7 milliard de dollars en 2021. Le Qatar est un partenaire commercial clé de la France dans un large éventail de domaines, de l’énergie aux transports, en passant par la logistique, le luxe et l’alimentation. Les échanges commerciaux entre les deux partenaires continueront à se développer dans les années à venir, à mesure que l’économie mondiale se redressera. Le graph 1 décrit le volume total des échanges commerciaux entre la France et l’État du Qatar en millions de dollars américains couvrant la période de 2015 jusqu’au 2022.

Selon l’Autorité de planification et de statistique (PSA) du Qatar, les échanges commerciaux entre le Qatar et la France s’élevaient à environ 1,7 milliard de dollars en 2021, dont 923 millions de dollars d’exportations vers la France, tandis que les importations du Qatar s’élevaient à près de 767 millions de dollars. La valeur des échanges commerciaux, et en particulier des importations françaises au Qatar, a augmenté au cours des vingt dernières années. La plus grande part des exportations du Qatar vers la France est constituée par les combustibles minéraux, suivis par les produits chimiques, les machines et équipements de transport, et les produits manufacturés.

 

Le Qatar était le troisième importateur de la France dans la région du Moyen-Orient en 2020. La part de marché de la France au Qatar s’élevait à 3,4 % en 2020, ce qui plaçait la France au 8e rang des fournisseurs du Qatar.11 Les importations qataries en provenance de France s’élevaient à près de 767 millions USD en 202112. Les machines et le matériel de transport, les produits chimiques, les produits manufacturés et les produits alimentaires constituent la majeure partie des importations du Qatar en provenance de France.

 

Les importations de France au Qatar sont tirées par les commandes de biens d’équipement, y compris les machines et le matériel de transport comme l’aéronautique (Dassault, Airbus), suivies par les matériaux industriels, une catégorie qui comprend les produits chimiques et médicaux, ainsi que les produits synthétiques comme le caoutchouc et les métaux et minéraux nécessaires aux infrastructures urbaines et aux oléoducs et gazoducs. Les importations de produits alimentaires en provenance de France sont également en hausse et s’expliquent par la présence de chaînes de supermarchés telles que Carrefour et Monoprix au Qatar. La coopération dans ce domaine s’intensifie car le Qatar cherche à renforcer sa sécurité alimentaire.

 

2-Relations d’investissement

 

Les relations d’investissement entre les deux pays devraient encore s’améliorer, en particulier après la récente signature du protocole d’accord en mars 2022 par l’Agence de promotion des investissements du Qatar (Invest Qatar) et Business France. Cet accord facilite l’expansion du bureau de Business France au Qatar et vise à renforcer les relations, à stimuler la coopération entre les deux pays et à jeter les bases d’une collaboration institutionnelle.

Avant l’accord, Business France a soutenu 11 entreprises de la French Tech au Moyen-Orient en 2021, dans le cadre du French Tech Tour Middle East. Au cours de ce programme immersif, quatre entreprises ont bénéficié d’informations clés en rencontrant les membres de l’IPA Qatar, l’incubateur Qatar Science & Technology Park et le ministère des Communications et des Technologies de l’information. Par ailleurs, le Qatar Financial Centre (QFC), l’un des centres d’affaires et financiers onshore les plus importants et à la croissance la plus rapide au monde, a participé au Forum d’affaires et d’investissement Qatar-France. L’événement s’est attaché à expliquer les mécanismes d’investissement dans l’économie française et à mettre en lumière des projets d’investissement sélectionnés en France.

Les IDE qataris en France

La France reste la deuxième destination européenne pour les investissements qataris à l’étranger, avec des investissements qataris en France estimés à plus de 25,5 milliards de dollars. Selon les chiffres de la Banque de France, le stock d’investissements directs étrangers (IDE) qataris en France a constamment augmenté depuis 2011, atteignant 4,3 milliards de dollars en 2021.

Les IDE français au Qatar

Les entreprises françaises sont très présentes au Qatar. Selon les derniers chiffres de la Banque de France, le stock d’IDE français au Qatar est en augmentation depuis 2008, atteignant 1,16 milliard de dollars en 2021. Par ailleurs, les entreprises françaises sont très impliquées dans les grands projets du Qatar, notamment dans les domaines des infrastructures, des transports et de l’énergie, et se sont fortement mobilisées pour soutenir le Qatar dans sa préparation de la Coupe du monde 2022.

A ce jour, plus de 120 entreprises françaises sont enregistrées au Qatar, dont plus de 80 franchises dans les domaines du pétrole et du gaz, des infrastructures, de la construction, des travaux publics, de l’ingénierie, de l’énergie, de la logistique, des services financiers et des technologies. Le nombre d’entreprises françaises s’installant au Qatar est en constante augmentation. La plupart des entreprises du CAC 40 sont présentes au Qatar, et le nombre de PME françaises a augmenté ces dernières années. Au Qatar, les investissements français prennent la forme de filiales ou de joint-ventures de multinationales françaises. Il existe une forte diversité sectorielle dans les activités financières, l’industrie, les télécoms, les transports, le tourisme et la distribution. Outre ces filiales, les marques françaises sont également fortement représentées à travers des entreprises locales, sous forme de franchises, dans de nombreux secteurs tels que l’hôtellerie, la restauration, la bijouterie et l’horlogerie, les grandes maisons de couture, la distribution spécialisée et la grande distribution.

3-Energie

Le Qatar et la France entretiennent des relations commerciales de longue date et ont développé d’importantes opportunités de coopération, notamment dans le secteur de l’énergie. Le pétrole et le gaz constituent l’épine dorsale de l’économie du Qatar, qui est l’un des plus grands exportateurs mondiaux de gaz naturel liquéfié (GNL). Le Qatar possède les troisièmes plus grandes réserves de gaz naturel au monde après la Russie et l’Iran. L’un des principaux acteurs du marché qatari est TotalEnergies, une entreprise mondiale multi-énergie présente au Qatar depuis 1936. TotalEnergies, l’un des principaux partenaires de QatarEnergy, est présent dans toutes les branches du secteur énergétique du pays, notamment l’exploration, la production, le raffinage, la pétrochimie, les lubrifiants et les énergies renouvelables. L’implication de TotalEnergies dans la communauté locale complète son vaste portefeuille opérationnel au Qatar, qui comprend l’éducation, le sport et la culture. En matière de R&D, le centre de recherche de TotalEnergies au Qatar est situé dans le Qatar Science and Technology Park (QSTP).

TotalEnergies est également l’un des partenaires fondateurs de Qatargas, la plus grande société de GNL au monde, créée en 1984 et présente depuis le début de l’industrie du GNL au Qatar, avec des participations dans Qatargas, puis Qatargas 2 en 2005. En juin 2022, QatarEnergy a accordé à TotalEnergies une participation de 6,25 % dans le projet de GNL North Field East (NFE), d’une capacité de 32 millions de tonnes par an (Mtpa). Ce projet prévoit la construction de quatre nouveaux trains de GNL d’une capacité de 8 millions de tonnes par an, ce qui devrait faire passer la capacité totale d’exportation de GNL du Qatar de 77 millions de tonnes par an à environ 126 millions de tonnes par an d’ici à 2027. L’ENF constituera une référence dans le secteur grâce à son installation de captage et de séquestration du carbone (CSC) à faible coût et à faible taux d’émission. Ce modèle pionnier sera partiellement alimenté par des énergies renouvelables, ce qui permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 25 % par rapport à des installations GNL similaires.

4-Technologies

Le Qatar offre d’énormes possibilités de croissance et d’investissement dans le secteur technologique. L’État, représenté par le ministère des Transports et des Communications, a lancé le programme Smart Qatar (TASMU), qui vise à exploiter le pouvoir de la technologie et de l’innovation pour faire du Qatar un pays intelligent et ouvrir de nouvelles perspectives au secteur privé. Le Qatar travaille également main dans la main avec des multinationales pour accélérer sa transformation numérique et améliorer l’écosystème technologique. Il convient de noter que le Qatar est le premier pays à déployer commercialement la 5G et qu’il détient un record mondial de 100 % de pénétration de l’internet, ce qui témoigne des progrès considérables réalisés par le pays en tant que précurseur dans les initiatives mondiales de numérisation. Le savoir-faire français dans le domaine des nouvelles technologies et de l’innovation est également très apprécié au Qatar.

En mars 2022, Thales a inauguré le siège de Thales et le centre de compétences numériques de Qatar FreeZones Authority (QFZA), en présence de S.E. le ministre d’État, Ahmad bin Mohamed Al-Sayed, également président de Qatar Free Zones Authority, et de Patrice Caine, président-directeur général de Thales, accompagné de Frédéric Sallet, directeur général de Thales Qatar, ainsi que de membres de QFZA et de la direction générale de Thales13. S’appuyant sur l’accord de collaboration stratégique signé l’année dernière entre QFZA et Thales, le nouveau centre servira de plaque tournante pour l’innovation numérique dans les secteurs de la sécurité numérique, de la mobilité, de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité. En encourageant les partenariats, en facilitant le développement des compétences numériques locales et en créant des emplois qualifiés, le centre soutiendra la croissance et le développement continus du secteur technologique du Qatar. En 2019, le Qatar Financial Centre (QFC), l’un des centres financiers et d’affaires onshore les plus importants et à la croissance la plus rapide au monde, a signé deux protocoles d’accord avec Paris EUROPLACE et Finance Innovation, afin de soutenir la croissance de l’industrie numérique en plein essor du Qatar. Paris EUROPLACE est responsable de la promotion et du développement de la place financière de Paris. Finance Innovation a été lancé par le ministère français de l’économie et des finances en 2007 pour stimuler la place financière de Paris et compte 480 organisations et entreprises membres.

5-Échanges culturels

Les relations culturelles franco-qataries sont établies depuis longtemps et offrent des possibilités d’échanges dans les domaines de l’art, de l’architecture, du design, de la musique et de la mode. Au sein de l’Ambassade de France à Doha, le Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) est chargé de la coopération universitaire linguistique, audiovisuelle, culturelle, technique et scientifique. Son action s’appuie sur des projets de coopération mis en place avec des partenaires universitaires et institutionnels qataris. Il supervise également la programmation artistique et est responsable des écoles françaises. En tant qu’institution culturelle et linguistique, l’Institut français du Qatar (IFQ) est le maillon essentiel de la francophonie dans le pays.

Un exemple remarquable de la collaboration culturelle franco-qatarie est le Musée national du Qatar, dédié à l’histoire du Qatar, qui a été conçu par l’architecte français de renommée mondiale « Jean Nouvel ». En forme de rose du désert, le musée a été inauguré en novembre 2019, en présence de S.A.S. l’Émir du Qatar et de S.E.M. le Premier ministre français lors de sa visite officielle au Qatar. À ce titre, le Qatar et la France ont organisé l’année culturelle Qatar-France en 2020, prolongée jusqu’en 2021, avec des événements illustrant la richesse des échanges culturels entre les deux nations, comme les représentations de l’orchestre philharmonique du Qatar avec un chef d’orchestre français. Parmi les expositions phares de l’Année de la culture en 2020, citons : l’exposition, les studios de Picasso et l’exposition Christian Dior : Designer of Dreams. Plus récemment, en 2022, l’exposition « Il était une fois un sac », qui explore l’histoire de la marque Hermès de ses origines à nos jours, en transcendant les époques et les générations, s’est tenue au Musée national du 28 mai au 11 juin et a présenté une cinquantaine de pièces exceptionnelles.

Par ailleurs, de nombreux programmes sont organisés dans le domaine des arts visuels avec des événements majeurs comme l’exposition Paris Moderne de 2023 au Musée national. D’autre part, le cinéma qatari a été mis à l’honneur avec des projections d’œuvres du Doha Film Institute au festival international du film de Cannes 2021 et 2022, et au festival du court métrage de Clermont- Ferrand.

6-Santé

Les partenariats franco-qatariens dans le domaine de la santé sont naissants et connaissent une croissance importante. La France est connue pour son système de santé de classe mondiale et joue un rôle de pionnier dans le domaine médical. Les entreprises françaises de fabrication de produits de santé sont prêtes à travailler avec des partenaires qataris, en particulier celles qui fabriquent des produits pharmaceutiques, des appareils électroniques médicaux, des systèmes de santé en ligne et des solutions de mobilité innovantes pour les personnes handicapées. La nature actuelle de la collaboration entre le Qatar et la France dans le secteur de la santé comprend des équipes françaises qui se rendent au Qatar pour comprendre les besoins médicaux de l’économie et mettre au point des méthodes de progrès. Par exemple, l’entreprise française Sanofi, spécialisée dans les produits pharmaceutiques et les sciences de la vie, s’efforce de renforcer les infrastructures de santé du Qatar dans la gestion des maladies transmissibles et non transmissibles par le biais de programmes de formation et du lancement de traitements contre le diabète, l’asthme et la polyarthrite rhumatoïde. Un autre exemple de coopération dans le secteur de la santé est la signature d’un protocole d’accord entre l’université Hamad Bin Khalifa (HBKU), membre de la Qatar Foundation (QF), et l’Institut Pasteur pour travailler en étroite collaboration dans le domaine de la recherche biomédicale.

Les opportunités s’orientent vers les nouvelles technologies appliquées au domaine médical : intelligence artificielle, outils d’analyse et robotique. Le Qatar entend tirer parti de projets de partenariat public-privé pour construire de nouvelles unités de soins et porter le nombre de lits à 5 700 d’ici 2023, afin de devenir une destination de premier plan en termes de tourisme médical au Moyen-Orient. D’autre part, la France est classée parmi les leaders en termes d’accès aux soins de santé par l’OCDE, grâce à son système de protection sociale unique qui assure 67 millions de personnes et leur permet d’accéder facilement aux soins de santé et aux médicaments. La Fédération française des industries de santé réalise un chiffre d’affaires de 93 milliards de dollars. C’est le troisième secteur d’exportation (35 milliards d’USD), avec 6,9 milliards d’USD d’investissements annuels en R&D et 30 000 chercheurs publics. En devenant de nouveaux centres mondiaux pour les technologies de la santé, la collaboration renforcée entre la France et le Qatar jouera un rôle important dans la promotion des écosystèmes d’innovation locaux et dans l’échange de connaissances et d’expertise entre les deux pays.

7-Transport

Le Qatar a connu une croissance économique et industrielle rapide au cours de la dernière décennie. Cette croissance se caractérise par une augmentation de la population et par le besoin urgent de développer de grands projets d’infrastructure et de transport. Conformément à sa vision nationale, le Qatar s’est engagé sur la voie de la modernisation et du renforcement de son réseau de transport et d’infrastructure. En 2021, le ministère des transports et des communications (MOTC) a rencontré une délégation de chefs d’entreprise français pour discuter des aspects de la coopération dans les domaines des transports et des TIC entre le Qatar et la France et des moyens de les renforcer, ainsi que de bénéficier des opportunités d’investissement disponibles dans ces domaines. Le Qatar s’est appuyé sur l’expertise française reconnue dans le domaine des transports et des chemins de fer pour construire un écosystème de transport répondant aux normes les plus élevées en matière de sécurité, de confort et de fiabilité. Les entreprises françaises sont fortement impliquées dans les grands projets du pays, tels que le métro de Doha et le tramway de Lusail, en préparation de la Coupe du monde de 2022.

L’un des exemples les plus significatifs est la toute première ligne de métro du Qatar, la « ligne rouge », inaugurée en 2019, qui s’étend sur 40 kilomètres d’Al Wakra au sud à Lusail au nord et relie l’aéroport international de Hamad au centre de la ville. La ligne rouge a été conçue et construite par Vinci Construction, par l’intermédiaire de sa coentreprise avec Qatar Diar, QDVC, qui a également supervisé les gigantesques projets d’infrastructure liés au tramway de Lusail. Pour le métro de Doha, Alstom, Keolis et RATP, à travers leur joint-venture RKH, un contrat de plus de 3,01 milliards de dollars a également été signé en 2017. Grâce à sa large gamme de solutions innovantes, une autre grande entreprise française, Saint-Gobain, est très présente dans ce projet de métro. Parmi les matériaux installés, Saint-Gobain a fourni 115 000 m² de laine de verre Kimmco-Isover pour l’isolation des stations et des systèmes de climatisation ; 26 000 m² de plaques de plâtre Gyproc pour les cloisons sèches, les parois des puits et les systèmes de plafonds ; 14 000 tonnes de mortiers Weber pour les revêtements de sol, la fixation des carreaux et les enduits. Alstom a remporté en 2014 le contrat pour la fourniture d’un système de tramway clé en main pour le tramway Lusail par Qatar Rail. Le Lusail Tram est un service de tramway permettant de se déplacer facilement dans la nouvelle ville de Lusail. Les premiers 5,5 km et six arrêts de la ligne orange du tramway de Lusail ont été inaugurés le 1er janvier 2022. Une fois achevé, le réseau comprendra quatre lignes et 25 stations en surface et en souterrain. Le tramway de Lusail sera relié au métro de Doha par deux stations d’échange à Lusail. Ainsi, des entreprises françaises majeures de l’écosystème du transport et du ferroviaire (Egis, Systra, Arep, Thales etc.) sont impliquées en tant que partenaires clés dans le développement de la construction du métro et du tramway de Doha, soulignant la qualité et la densité de la collaboration dans ce domaine et indiquant la présence d’opportunités futures de partenariats dans la maintenance et l’extension du réseau. La construction de nouveaux centres urbains et d’infrastructures de transport à Al Rayyan, Al Wakrah, Al Shamal et Al Daayen offre des opportunités prometteuses pour les nouveaux arrivants français. De même, le chemin de fer du CCG qui doit relier Doha et Riyad dès sa première étape incarne le dynamisme du secteur des transports au Qatar. D’autre part, l’environnement des affaires au Qatar a permis aux PME françaises de s’implanter grâce à des partenariats d’affaires. La PME française Flowbird a participé à l’exposition Millipol 2022. Elle est le leader mondial de la mobilité urbaine et propose des solutions flexibles de transport et de stationnement.

Aperçu de l’économie du Qatar

 

L’économie du Qatar se trouve parmi celles qui connaissent le plus fort taux de croissance du monde avec un taux égal à 20,9 %. Le pays a intégré l’OMC le .

Le pétrole et le gaz naturel sont les pierres angulaires de l’économie du Qatar et représentent plus de 70 % des recettes totales de l’État, plus de 60 % du produit intérieur brut et environ 85 % des recettes d’exportation. Le Qatar possède la troisième plus grande réserve de gaz naturel prouvée au monde. Depuis au moins le début des années 2010, il en est le quatrième pays exportateur.

L’État du Qatar est un pays indépendant qui s’étend sur 100 km de long et 200 km de large dans le golfe Persique, avec un littoral de 563 km. La péninsule est située au cœur du Moyen-Orient et abrite une population approximative de 2,6 millions d’habitants, composée d’un mélange dynamique d’ethnies et de nationalités diverses. Depuis les années 1970, le Qatar est devenu un acteur économique majeur, à l’échelle régionale et mondiale. Depuis que Son Altesse Sheikh Tamim bin Hamad Al-Thani est devenu l’émir en 2013, le pays a encore accéléré le développement de ses infrastructures nationales et la modernisation de ses systèmes de santé et d’éducation, dans le cadre de la Qatar National Vision 2030 (QNV 2030).

Le Qatar est un centre d’affaires majeur dans la région MENA et cherche toujours des moyens d’accroître sa participation à l’économie mondiale et d’améliorer la prospérité de ses citoyens. À cette fin, le Qatar a élaboré des plans ambitieux, notamment QNV 2030 et deux éditions de la stratégie nationale de développement (NDS 2011-16 et 2018-22). Envisageant l’avenir des objectifs économiques du Qatar, le plan de développement de la vision nationale repose sur quatre piliers principaux : le développement humain, le développement social, le développement économique et le développement environnemental. La deuxième stratégie nationale de développement du Qatar (2018-2022) présente plusieurs objectifs visant à faire progresser l’économie du Qatar, à soutenir sa croissance et à créer des niveaux de vie élevés pour la population. Pour mettre en œuvre ces stratégies, le Qatar prévoit de tirer parti de sa gouvernance avancée et solide, de sa protection sociale, de son innovation technologique, de ses partenariats mondiaux et de ses efforts en matière de développement durable.

En outre, le Qatar dispose de ressources de connectivité modernes et actualisées, notamment des systèmes ferroviaires et métropolitains de pointe qui garantissent une connectivité domestique efficace, une infrastructure 5G, ainsi qu’une connectivité diplomatique. Le pays est également doté d’une infrastructure éducative et de recherche exceptionnelle et est le leader du CCG en matière d’éducation, selon l’indice de développement humain (IDH) du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). La Fondation du Qatar a financé 2 300 projets entre 2007 et 2018, ce qui a contribué à faire du Qatar un pionnier mondial de la recherche. Le Qatar est l’un des pays les plus riches du monde si l’on en croit son PIB par habitant. Au cours des deux dernières décennies, l’économie du Qatar s’est développée à pas de géant. En 2021, le PIB nominal du Qatar s’élevait à 179,6 milliards d’USD, contre 97,8 milliards d’USD en 2009 et 17,76 milliards d’USD en 2000. Le PIB par habitant du Qatar, en PPA (dollars constants de 2017), était de 85 000 dollars en 2021, soit le quatrième plus élevé au monde et le plus élevé de la région MENA.

L’industrie de l’énergie représentait 29 % du PIB nominal en 2020, soit la plus grande contribution au PIB. Le secteur de la construction arrive en deuxième position, avec 14 % du PIB en 2020, et le secteur des services financiers, y compris les services d’assurance, représentera 10 % du PIB en 2020. Le Qatar s’efforce de diversifier son économie et de renforcer les activités non pétrolières. Les efforts de diversification se reflètent dans la croissance des secteurs de l’industrie, des services et du tourisme, qui devraient se développer grâce à l’accueil de la Coupe du monde. L’écosystème croissant du secteur des services du Qatar est soutenu par ses champions nationaux de l’aviation (QatarAirways), des médias (Al Jazeera), des télécommunications (Ooredoo) et des services financiers (Qatar National Bank (QNB), et Qatar Islamic Bank (QIB)). Par ailleurs, la Qatar Investment Authority (QIA) a joué un rôle crucial dans la promotion des investissements qataris en investissant les ressources du Qatar à l’étranger afin d’obtenir des rendements financiers et des avantages stratégiques.

En termes d’exportations, le Qatar a enregistré 86,7 milliards USD d’exportations totales de marchandises en 2021, dont 86 % de combustibles minéraux et 13 % de produits manufacturés. Le pays a enregistré 18,4 milliards USD d’exportations totales de services en 2021, dont 62 % dans le domaine des transports et 23 % dans celui des voyages. En 2021, le pays a importé pour 26,9 milliards USD de biens et pour 34,3 milliards USD de services. Au total, le Qatar a enregistré un commerce net de biens et de services de 44,4 milliards d’USD en 2021, ce qui en fait un pays exportateur dont la balance commerciale est la treizième plus positive au monde, selon la Banque mondiale.

Le Qatar vise à devenir un pays leader en termes d’environnement des affaires et des investissements étrangers. Les flux d’investissements directs étrangers au Qatar ont généralement suivi une tendance à la hausse au cours des dernières années, en raison de la stabilité politique du pays, d’une monnaie stable arrimée au dollar américain, d’une infrastructure de haute qualité et de l’un des taux d’imposition des sociétés les plus bas au monde. En outre, le Qatar continue de mettre en œuvre de nouvelles lois visant à libéraliser l’environnement des affaires pour les investisseurs étrangers et à introduire des incitations et des exonérations supplémentaires. En vertu de la loi sur les investissements étrangers (loi n° 1 de 2019), le Qatar a autorisé les investisseurs étrangers à détenir jusqu’à 100 % des entreprises du pays. L’organisation de la Coupe du monde de la FIFA 2022 au Qatar a attiré un grand nombre d’investisseurs étrangers et offre plusieurs opportunités d’investissement étranger dans tous les secteurs. Selon le rapport 2021 de la CNUCED sur l’investissement dans le monde, le stock total d’IDE entrants au Qatar s’élevait à 27,5 milliards de dollars en 2021, dont 1,17 milliard d’IDE français. Les investissements étrangers au Qatar ont créé environ 4 342 emplois dans le cadre de 84 nouveaux projets en 2021. Les principaux secteurs attirant les investissements étrangers sont le pétrole et le gaz, la construction, les travaux publics et les services financiers.

Portrait de l’économie française

La France est l’un des pays les plus modernes du monde et la septième économie mondiale en chiffres nominaux pour 2022, et la dixième économie en PPA, représentant 3,3 % du PIB mondial. La culture française continue d’exercer un énorme attrait dans le monde entier, avec des performances remarquables dans les domaines de l’art, du cinéma, de la gastronomie, du sport et du tourisme. La France est la première destination touristique au monde, avec 80 à 90 millions de visiteurs chaque année. La France a également joué un rôle très important dans les affaires internationales et est l’un des membres fondateurs de l’Union européenne et de la zone euro. La France dispose ainsi d’un accès direct au marché européen et aux partenaires de l’UE, renforcé par sa situation géographique stratégique et ses infrastructures de transport de qualité, qui en font une plaque tournante facilitant l’accès à d’autres pays. Cela est également rendu possible par le fait que la France dispose du deuxième réseau ferroviaire à grande vitesse du monde et de la plus grande zone économique exclusive (ZEE) du monde. Par ailleurs, la France est membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et dispose de l’arme nucléaire, ce qui lui confère une place prépondérante dans la géopolitique mondiale.

Dans l’ensemble, la France dispose de plusieurs atouts majeurs, notamment des infrastructures de transport et de télécommunications de grande qualité, une position géographique clé en Europe, un marché intérieur fort de plus de 67 millions de consommateurs (le deuxième marché d’Europe) et, en 2021, le quatrième exportateur de biens et de services. Le PIB nominal du pays s’élevait à 2,9 milliards de dollars américains et le PIB par habitant (PPA) était de 45 000 dollars américains en 2021. En termes de composition de l’économie française, l’industrie des services détient la part la plus importante, représentant 70 % du PIB en 2021, et constitue la plus grande contribution au PIB. L’industrie et la construction représentent 17 % du PIB, et l’agriculture, la pêche et la sylviculture 1,6 % du PIB. L’économie française est bien diversifiée et soutenue par un solide écosystème industriel et de services, avec des champions nationaux qui tirent sa croissance dans l’aéronautique et l’armement (Dassault, Airbus, Thales), l’automobile (PSA, Renault), le luxe (LVMH, Kering), les services financiers (BNP Paribas, Axa), et les services aux entreprises (Capgemini).

Domaines d’opportunités pour les Investissements Directs Étrangers (IDE)

Avec cinquante ans de relations économiques et politiques entre le Qatar et la France, Son Altesse l’Émir du Qatar et Son Excellence le Président de la République française ont constamment exprimé leur volonté de faire progresser les partenariats stratégiques entre les deux pays afin de relever ensemble les défis régionaux et mondiaux. Les deux États se sont également engagés à explorer davantage les possibilités de co-investissement, de co-développement et de fourniture d’une large gamme de services dans le cadre de leurs stratégies nationales, ce qui pourrait transformer de manière cruciale des secteurs clés de leurs économies pour l’avenir.

Dans les années à venir, les relations d’investissement étroites entre la France et le Qatar sont appelées à se renforcer, en particulier dans le sillage de la Vision nationale du Qatar à l’horizon 2030 et du Plan d’investissement France 2030. Le Plan d’investissement France2030 offre plusieurs opportunités significatives pour approfondir les relations commerciales et d’investissement avec le Qatar et contribuer à la Vision nationale du Qatar 2030 (QNV 2030). Le plan France 2030 met l’accent sur l’innovation technologique et la transformation numérique qui génèrent des opportunités de croissance économique plus durables, plus intelligentes et plus sûres. Le renforcement des relations d’investissement et de commerce entre les deux pays dans ce domaine conduirait à un plus grand développement social, environnemental et économique dans les deux pays. L’augmentation globale des échanges avec la France dans les secteurs traditionnels (chimie et finance) et non traditionnels (éducation, tourisme et numérique) contribuerait à soutenir l’objectif de QNV 2030 de développer une économie diversifiée au Qatar. Compte tenu des succès passés et des aspirations futures du Qatar et de la France, de nombreuses opportunités d’investissement continuent d’exister dans de nombreux domaines, notamment la sécurité intérieure, l’énergie, la technologie, les échanges culturels, l’éducation, les soins de santé, les transports, l’environnement, les partenariats public-privé (PPP) et la sécurité alimentaire. Nous avons souhaité développer ces secteurs dans les pages suivantes du rapport afin d’informer nos lecteurs potentiels, PDG, chefs d’entreprise ou responsables de l’exportation, des opportunités d’affaires croisées.

Coopération franco-qatarie en sécurité intérieure et en défense

La coopération entre la France et l’État du Qatar dans le domaine de la sécurité intérieure se caractérise par sa grande vitalité. En 1996, cette coopération a été initiée par la signature d’un MoU entre les ministères de l’Intérieur, et en 2003, un nouveau partenariat a été établi entre la nouvelle Lekhwiya – la Force de sécurité intérieure qatarie (ISF), et la Gendarmerie nationale française, pour un transfert d’expertise sur l’ensemble du spectre sécuritaire (contre-terrorisme, intervention spécialisée, planification et gestion de crise, formation des motards, etc.). Cet important partenariat a ouvert la voie à de nouvelles opportunités de coopération avec les autres forces de sécurité du pays (sécurité publique, protection civile, garde amirienne et police militaire).

En effet, grâce à son réseau d’entreprises hautement spécialisées dans le domaine de la défense civile et de la sécurité intérieure, l’industrie française de la sécurité intérieure et de la défense figure parmi les principaux fournisseurs de solutions. En France, le secteur comprend environ 4 000 PME et grandes entreprises qui emploient environ 130 000 personnes. La France a enregistré une croissance de plus de 5% dans ce secteur en 2021, grâce à son développement régulier et à des investissements massifs dans des technologies innovantes telles que la cybersécurité, les systèmes anti-drones, l’optronique, les équipements de vidéosurveillance, la gestion de crise et l’identification sans contact, pour ne citer que les principaux secteurs clés.

La coopération entre les deux pays vise à échanger des renseignements et des bonnes pratiques afin de faciliter les contacts entre les services spécialisés. Le soutien de la France se traduit également par des formations proposées aux procureurs qataris par le ministère de la Justice et l’École nationale de la magistrature. Les deux pays ont exprimé leur volonté d’approfondir la coopération en matière de sécurité et de défense. L’accord de mars 2021 sur la coopération concernant l’organisation et la sécurité de la Coupe du monde de football de 2022 en est un exemple frappant. Le service de sécurité intérieure français, qui a compétence sur le Qatar et le Koweït, se trouve à l’ambassade de France à Doha depuis 2003. Le service de sécurité conseille l’ambassadeur de France auprès de l’État du Qatar sur toutes les questions relatives à la sécurité intérieure et les différents services du ministère de l’Intérieur. Ce service de sécurité coordonne également la coopération bilatérale en matière de sécurité et de gouvernance ainsi que la coopération multilatérale, notamment dans ses aspects techniques, opérationnels et institutionnels.

 

*Chercheur doctorant à l’Université de la Lumière, Lyon 2.

 

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References 

[1] QNA, “ Le Qatar et la France… des relations de longue date et un partenariat économique global”, publié le 27 février 2024, https://www.qna.org.qa/ar-QA/News-Area/News/2024-02/27/0056-قطر-وفرنسا-علاقات-عريقة-وشراكة-اقتصادية-شاملة

[2] “ France in line for euro billions of investment from Qatar by 2030”, publié le 28 février 2024, https://www.euronews.com/business/2024/02/28/france-in-line-for-bill ions-of-investment-from-qatar-by-2030

[3] Capital, “ Le Qatar est un investisseur majeur dans les nouveaux projets français”, publié le 17 juillet 2022, https://al-sharq.com/article/17/07/2022/قطر-مستثمر-رئيسي-في-مشاريع-فرنسية-جديدة

[4] “ Site SimplyWall : Le Qatar est un investisseur majeur dans le groupe français « Accor ». ”, publié le 31 janvier 2023, https://al-sharq.com/article/31/01/2023/simplywall-قطر-من-كبار-المستثمرين-في-أكور-الفرنسية

[5] “ Les investissements qataris en France dépassent les 40 milliards de dollars ”, publié le 7 juillet 2018, https://al-sharq.com/article/07/07/2018/الاستثمارات-القطرية-في-فرنسا-تتجاوز-40-مليار-دولار

[6] Swissinfo.ch, “La France est le deuxième pays européen dans lequel le Qatar investit (étude)”, publié le 8 juin 2022, https://www.swissinfo.ch/ara/فرنسا-ثاني-اكبر-دولة-أوروبية-تستثمر-فيها-قطر-دراسة/47658894

[7] « Qatar – France: Celebrating 50 years of strategic partnerships, trade, and investment”, published par Invest Qatar et Business France le 28 juin 2022, https://www.invest.qa/storage/2094/63e9e34e4f169_Qatar_France-Celebrating_50_years_of_strategic_partnerships_trade_and_investment.pdf

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