l’Énergie, l’un des principaux intervenants du Forum de l’aviation du futur
- Le forum, organisé par l’Autorité générale de l’aviation civile, donna la parole à plus de cent vingt conférenciers
- Le Royaume s’attend à une croissance de 150% du tourisme en provenance de l’étranger
Le ministre saoudien de l’Énergie était l’un des principaux intervenants du premier Forum de l’aviation du futur, qui s’est tenu à Riyad.
Le prince Abdelaziz ben Salmane s’adressera aux participants lors de cet événement qui se déroulera du 9 au 11 mai et mettra l’accent sur l’innovation, la durabilité et la croissance dans le secteur aérien.
Le forum, organisé par l’Autorité générale de l’aviation civile, donnera la parole à plus de cent vingt conférenciers, avec plus de deux mille participants et représentants de divers pays.
Saleh ben Nasser al-Jasser, le ministre des Transports, interviendra également. Il a d’ores et déjà décrit l’événement comme «un moment charnière pour le secteur mondial de l’aviation» dans le discours qu’il a prononcé lors de l’annonce du forum.
Parmi les conférenciers du secteur commercial figurent le pilote Walid Abdelhamid al-Alawi, directeur général adjoint de Gulf Air, Ryyan Tarabzoni, PDG de Jeddah Airports Company et le pilote Fahd H. Cynndy, PDG de Saudia Aerospace Engineering Industries.
Salvatore Sciacchitano, président du conseil de l’Organisation de l’aviation civile internationale, s’adressera également aux participants, tout comme Luis Felipe, directeur général de l’Airport Council International World.
En outre, des représentants de deux mégaprojets d’Arabie saoudite devraient prendre la parole: le PDG de l’aéroport et de la compagnie aérienne Neom, John Selden, ainsi que le directeur exécutif du projet de l’aéroport international de la mer Rouge, Joseph Stratford.
Le Forum de l’aviation du futur se tient alors que le Royaume prévoit de lancer une nouvelle compagnie aérienne nationale en plus de celles qui existent déjà, Saudia, Flynas et Flyadeal.
Cet événement intervient par ailleurs après qu’une enquête menée par YouGov a montré que 46% des résidents du Golfe, 32% des Américains, 40% des Italiens et 40% des Britanniques estiment que des règlements sanitaires confus les dissuaderont de prendre l’avion en 2022.
Malgré ces chiffres inquiétants, le Conseil mondial du voyage et du tourisme s’attend à ce que les bénéfices des voyages et du tourisme au Moyen-Orient atteignent 246 milliards de dollars (1 dollar = 0,95 euro) cette année.
Le mois dernier, le PDG de l’Autorité saoudienne du tourisme, Fahd Hamidaddin, a révélé que le Royaume s’attendait à une croissance de 150% du tourisme en provenance de l’étranger au deuxième trimestre de 2022.
C’est un fait, l’Europe fait face à une crise de l’énergie suite à l’arrêt des exportations de gaz russe. Mais pour le ministre de l’Energie du Qatar, Saad Al-Kaabi, la situation est bien plus grave que ce que les gouvernements européens laissent entendre. « La seule chose qui a sauvé l’humanité et l’Europe cette année a été un hiver chaud et le ralentissement de l’économie », a-t-il déclaré ce mardi, lors d’un forum à Doha.
Selon lui, « si l’économie commence à s’emballer en 2024 à cause d’un hiver normal, je pense que le pire reste à venir ». « S’ils n’en prennent pas conscience, s’ils n’ont pas de plan adéquat, s’ils ne diabolisent pas les compagnies pétrolières et gazières et s’ils ne s’assoient pas avec les producteurs », les Européens devront faire face à une « réalité (qui) s’imposera », a averti le ministre qatari.
Il rejoint ainsi le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdelaziz ben Salmane. Ce dernier a estimé que l’Europe avait été « sauvée par un don de Dieu » l’hiver dernier, et que la sécurité énergétique mondiale était menacée par les « politiques de la fuite en avant », en référence aux considérations environnementales opposées aux hydrocarbures.
« La sécurité énergétique est entravée. Nous manquons de capacité, car les pays n’investissent pas dans le pétrole et le gaz », a ajouté le ministre saoudien, la monarchie du Golfe étant le premier exportateur d’or noir au monde. « On parle d’hydrogène bleu, vert, violet, rose, mais en fin de compte, qui sera preneur? Quel sera le prix? », a-t-il ironisé.
« Nous ne parlons pas de pétrole, ni de gaz. Nous parlons du soi-disant carburant le plus propre et le plus vert de l’avenir. Et pourtant, il n’y a pas d’acheteurs », a-t-il fustigé.
Les pays du Golfe mettent largement en avant des politiques de décarbonation mais insistent régulièrement sur l’importance d’investir davantage dans le gaz et le pétrole pour répondre à la demande mondiale.
Les Emirats arabes unis, qui accueillent cette année la conférence de l’ONU sur le climat (COP 28) appellent eux aussi à promouvoir les politiques de captages de CO2 émis par l’industrie des hydrocarbures au lieu de s’en remettre aux énergies vertes.
L’Europe en manque de gaz
A l’origine de la menace d’un manque d’énergie en Europe se trouve évidemment dans l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Après avoir établi plusieurs salves de sanctions à l’encontre de Moscou, les Européens se sont retrouvés confrontés à un revers de bâton provenant du Kremlin qui a tout simplement arrêté d’exporter son gaz à ses voisins de l’Ouest, à la fin de l’été dernier. Problème, l’Union européenne était le premier acheteur de gaz russe avec, en 2021, près de 45% de ses importations du gaz naturel qui provenaient de Russie, et que Moscou était le premier fournisseur en pétrole de l’UE, « loin devant le deuxième, qui était les États-Unis en 2020 et la Norvège en 2021 », d’après Eurostat.
Pour combler le manque de gaz russe et craignant une pénurie de gaz lors de l’hiver dernier, l’Europe s’est tournée vers le gaz naturel liquéfié (GNL). Au total, l’UE a importé 155 milliards de m3 de GNL en 2022, soit 60% de plus qu’en 2021 d’après le groupe de réflexion IEEFA (Institute for Energy Economics and Financial Analysis). La plupart du GNL importé l’année dernière provenait des Etats-Unis (+143% par rapport à 2021), du Qatar (+23%) mais aussi de Russie (+12%)
Au final, si la pénurie a été évitée cet hiver, le ministre de l’Energie du Qatar affirme que l’Europe n’est pas sortie d’affaires. Et ce scénario pessimiste est aussi celui de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui avait annoncé, en décembre qu’en cas d’arrêt total des livraisons de gaz russe et sans effort pour réduire ses besoins, l’UE pourrait manquer de gaz à l’hiver 2023/2024. Ce n’est pourtant pas la trajectoire qui se dessine. Interrogé récemment par La Tribune, Jean-Pierre Clamadieu, le président d’Engie, indiquait :
« A ce stade, nous sommes confiants dans le fait que nous passerons l’hiver prochain sans difficulté majeure. Il faudra parvenir à retrouver les économies d’énergie de l’hiver précédent et être très attentifs à l’accès au GNL. Mais pour l’instant, les indicateurs sont au vert. En moyenne, entre 150 et 160 bateaux de GNL débarquent chaque mois en Europe, contre 40 avant la crise. »
Le Qatar en quête d’accords commerciaux avec le Vieux continent
Le riche Qatar cherche à sceller des contrats de longue durée avec les Etats européens qui, pour la plupart, s’y sont longtemps refusés malgré leur quête effrénée d’alternatives aux hydrocarbures russes.
Le marché européen est, en effet, un gigantesque marché. L’UE entend importer 50 milliards de m3 supplémentaires de GNL auprès du Qatar, des Etats-Unis, d’Azerbaïdjan, de l’Egypte et de l’Afrique de l’Ouest. Plusieurs projets ont, en effet, été amorcés ces derniers mois. Outre le Qatar, l’Allemagne s’est, par exemple, tournée vers le Sénégal. En septembre dernier, le Nigeria a, lui, promis de plus grandes quantités de GNL à l’Europe, annonçant une « décision finale » d’investissement à venir au sujet d’un nouveau gazoduc de 10 milliards de dollars prévu à cet effet et qui passera par le Niger et l’Algérie. Avec ses mots alarmistes, le ministre Qatari entend bien convaincre les 27 de faire appel à ses nombreuses réserves pour passer au chaud les prochains hivers.