Nathalie Huygens est une Belge de 50 ans a obtenu le droit de mourir. Il y a deux ans, ne supportant plus de vivre à cause d’un viol, elle a déposé une demande d’euthanasie. Mais pourquoi cette mère de famille a décidé de mourir?
En 2016, elle a été victime d’un viol. Malgré la présence de ses deux enfants et de son mari, elle n’a jamais pu s’en remettre et vit depuis sept ans dans une profonde détresse mentale et une souffrance psychique immense. En Belgique, un patient dans une situation médicale inextricable peut demander à se faire euthanasier s’il est capable d’exprimer clairement sa volonté. « Il y a deux ans, j’ai déposé ma demande d’euthanasie, car je n’aspire qu’à la paix. Je veux que la souffrance s’arrête, qu’elle se termine », a-t-elle confié au Het Laatste Nieuws, que relaie le site 7 sur 7.
Nathalie a obtenu le feu vert en janvier. « Savoir maintenant que je peux mourir est quelque part rassurant », a-t-elle confié au Het Laatste Nieuws. Toutefois, elle n’a fixé aucune date, car elle espère être présente le jour où l’homme qui lui a fait ça sera condamné au civil. « Je vais essayer de tenir jusqu’au procès civil […]. Il pourrait avoir lieu le mois prochain comme l’année prochaine. Je dois être en vie le premier jour du tribunal, car sinon l’auteur du crime pourra être libre financièrement. […] S’il n’y a pas de procès civil, l’auteur n’aura pas à porter de responsabilité dans ce domaine, et cette perspective est émotionnellement insupportable tant pour moi que pour les enfants », a-t-elle également expliqué. Au pénal, le violeur de Nathalie a déjà été condamné. Il a écopé de 15 ans de prison.
« Maman est encore en vie physiquement, mais plus mentalement »
Les enfants de Nathalie la soutiennent dans sa démarche. L’an passé, Wout, son fils âgé de 24 ans, a publié une lettre ouverte, relayée par 7 sur 7. Il voulait d’une part dénoncer une loi belge qui permet à un détenu de demander une libération anticipée, en sortant avec un bracelet électronique, après avoir purgé une partie de sa peine. Mais il voulait aussi convaincre la justice d’accorder à sa mère le droit de se faire euthanasier. « Maman est encore en vie physiquement, mais plus mentalement, avait-il écrit. À la place de ma maman, je ne voudrais plus vivre non plus. »