Dans un communiqué de l’Elysée, le président de la République Emmanuel Macron, salue l’attribution du Prix Nobel de physique à Pierre Agostini et Anne L’Huillier, obtenu conjointement avec le chercheur austro-hongrois Ferenc Krausz, et du Prix Nobel de chimie au franco-américano-tunisien Moungi Bawendi, remporté de concert avec les chercheurs américains Louis Brus et Alexei Ekimov. Cette distinction vient non seulement célébrer leurs travaux d’avant-garde portant, pour Pierre Agostini et Anne l’Huillier, sur les impulsions lumineuses ultra-courtes et la dynamique des électrons dans la matière, et sur les boites quantiques, pour Moungi Bawendi, mais aussi reconnaître, de nouveau, la contribution des chercheurs français à la recherche scientifique mondiale. Alors que nous avions célébré, en octobre 2022, le Prix Nobel d’Alain Aspect, la récompense de chercheurs français pour une seconde année consécutive met en lumière l’excellence de notre formation et de notre rechercherche fondamentale.
De l’Université d’Aix-Marseille à celle de l’Ohio aux Etats-Unis, pour Pierre Agostini, de l’ENS de Fontenay-aux-Roses à l’Université de Lund en Suède, pour Anne L’Huillier, de Paris, où il est né, aux universités de Chicago, de Harvard, et du M.I.T où il a été formé et enseigne, pour Moungi Bawendi, leurs parcours éclatants, aux couleurs tout à la fois tricolores et internationales, sont placés sous le signe de la qualité de nos formations et de notre recherche, de l’engagement pour l’enseignement, de la diversité des parcours, et du rayonnement de notre Nation.
Leurs recherches dessinent un avenir de progrès, et permettent d’esquisser des solutions innovantes aux défis d’aujourd’hui et de demain. Cette année, en physique comme en chimie, les électrons sont au centre des travaux distingués, et les uns comme les autres, permettent, par l’infiniment petit, de tracer des perspectives infiniment grandes. Les découvertes de Pierre Agostini et Anne L’Huillier ouvrent la voie à d’innombrables applications, de l’industrie des semi-conducteurs et l’électronique à la santé, notamment dans l’imagerie et l’identification fines des molécules dans le cadre des diagnostics médicaux. La domestication des électrons dans des boîtes quantiques, permise par l’apport des travaux de Moungi Bawendi, pose les jalons de progrès d’ampleur en optoélectronique et dans la visualisation des structures biologiques.
Cinquième femme à être lauréate sur les 118 récipiendaires du Prix Nobel de Physique depuis 1901, et première française depuis Marie Curie, en 1903, Anne L’Huillier est aussi le visage du combat à mener pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans la recherche scientifique et universitaire.
Le Président français adresse aux lauréats ses plus sincères félicitations et exprime la fierté éprouvée par toute la Nation.
(De gauche à droite) Le physicien américain Pierre Agostini, la physicienne hongro-autrichienne et la physicienne française Anne LHuillier apparaissent à l’écran en tant que membre de l’Académie royale des sciences de Suède, présidente du Comité Nobel de physique Eva Olsson, secrétaire générale de l’Académie royale des sciences de Suède. L’Académie des sciences et membre du Comité Nobel de physique s’adressent aux médias lors de l’annonce des lauréats du prix Nobel de physique 2023 à l’Académie royale des sciences de Suède à Stockholm, le 3 octobre 2023.
Les chercheurs français, franco-suédoise et austro-hongrois sont récompensés pour leurs travaux « qui ont donné à l’humanité de nouveaux outils pour explorer le monde des électrons à l’intérieur des atomes et des molécules ».
Les lasers et les électrons sont à l’honneur du Nobel de physique 2023. Le Français Pierre Agostini, la Franco-Suédoise Anne L’Huillier et l’Austro-Hongrois Ferenc Krausz se sont vu décerner le prestigieux prix pour leurs travaux sur le déplacement des électrons à l’intérieur des atomes et des molécules. Les chercheurs ont été récompensés pour avoir créé « des impulsions extrêmement courtes de lumière qui peuvent être utilisées pour mesurer les processus rapides au cours desquels les électrons se déplacent ou changent d’énergie», indique le jury.
Les avancées des trois physiciens «ont permis d’explorer des processus qui étaient tellement rapides qu’ils étaient auparavant impossibles à suivre», a-t-il ajouté. Les scientifiques ont réussi à créer des impulsions de lumière de l’ordre de l’attoseconde. «Une attoseconde est si courte qu’il y en a autant en une seconde qu’il y a eu de secondes depuis la naissance de l’univers», relève l’Académie suédoise royale des sciences. «Les impulsions d’une attoseconde peuvent être utilisées pour identifier différentes molécules, par exemple dans des diagnostics médicaux», poursuit le communiqué de l’Académie suédoise.
Anne L’Huillier et Ferenc Krausz faisaient partie des favoris, ayant tous deux remporté le prestigieux prix Wolf en 2022, parfois précurseur du Nobel, conjointement avec le Canadien Paul Corkum, pour leurs travaux sur la science des lasers ultrarapides. Anne L’Huillier (65 ans) est la cinquième femme à recevoir un Nobel en physique. Elle est professeure de physique atomique à l’université de Lund en Suède, pays dans lequel elle vit et travaille depuis 1995, après des études en France. Pierre Agostini est professeur émérite à l’Ohio State University aux États-Unis, après avoir fait une partie de sa carrière au CEA, à Saclay. Il est diplômé d’un doctorat de physique à l’université d’Aix Marseille, en 1968. Ferenc Krausz (61 ans) est directeur de l’Institut Max Planck d’optique quantique à Garching, en Allemagne.
Cette annonce intervient au lendemain du Nobel de médecine qui a consacré les travaux de la chercheuse hongroise Katalin Kariko et de son collègue américain Drew Weissman dans le développement de vaccins à ARN messager, décisifs dans la lutte contre le Covid-19.
