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« Énorme inquiétude » : l’OMS appelle à la vigilance face au risque de transmission à l’homme de la grippe aviaire H5N1

L'organisation s'inquiète de la propagation du virus parmi des espèces jusqu'alors épargnées, comme les vaches. AFP/Fabrice Coffrini
L’organisation s’inquiète de la propagation du virus parmi des espèces jusqu’alors épargnées, comme les vaches. AFP/Fabrice Coffrini
Début avril, l’infection d’une personne aux États-Unis par une vache contaminée au virus avait interpellé les scientifiques. L’OMS dit prendre très au sérieux la propagation de cette souche de la grippe aviaire, craignant qu’elle touche de plus en plus de nouvelles espèces, dont les humains.

Une flambée de cas est-elle à craindre ? L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait part de son « énorme inquiétude » jeudi face à la propagation croissante de la souche H5N1 de la grippe aviaire à de nouvelles espèces, y compris les humains. Un cas d’infection d’une personne par une vache laitière aux Etats-unis avait déclenché des craintes au début du mois.

« Cela reste, je pense, une énorme inquiétude », a déclaré Jeremy Farrar, scientifique en chef de l’agence de santé des Nations unies, lors d’un point de presse à Genève. Le virus du H5N1, qui décime régulièrement des oiseaux migrateurs ou d’élevage, a démontré « un taux de mortalité extraordinairement élevé » chez les personnes contaminées par leur contact avec des animaux infectés.

Entre le début de l’année 2003 et le 1er avril 2024, l’OMS a déclaré avoir enregistré un total de 889 cas humains de grippe aviaire dans 23 pays, dont 463 décès, ce qui porte le taux de létalité à 52 %. Un enfant de neuf ans, porteur de la souche H5N1, est par exemple décédé de la grippe aviaire au Cambodge en février, après trois décès dans le même pays en 2023.

Pour l’instant, les cas de transmission des animaux à un humain sont très rares, mais inquiètent toutefois les scientifiques. La crainte est aussi que ce virus s’adapte pour devenir capable de se transmettre d’humain à humain. Pour l’heure, il n’y a aucune preuve d’une transmission directe entre deux personnes, mais l’OMS appelle à poursuivre les recherches à ce sujet.

« Démarrer le cycle »

Au-delà de la surveillance des humains infectés par des animaux, « il est encore plus important de comprendre combien d’infections humaines surviennent sans que vous en ayez connaissance, car c’est là que se produira l’adaptation » du virus, a expliqué Jeremy Farrar. « C’est tragique à dire, mais si je suis infecté par le H5N1 et que je meurs, c’est fini », a-t-il pointé. Autrement dit, la chaîne de transmission est rompue. Mais « si je fais le tour de la communauté et que je le transmets à quelqu’un d’autre, alors vous démarrez le cycle », a-t-il expliqué, estimant que les systèmes de surveillance et de détection des infections « ne sont jamais suffisants » face à un tel risque.

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Les craintes avaient été ravivées début avril, lorsque les autorités américaines avaient indiqué qu’une personne exposée aux bovins avait été testée positive à la grippe aviaire après avoir été infectée par une vache laitière au Texas, alors que le virus se transmettait jusqu’alors aux humains surtout par les oiseaux. Depuis, le virus ravage des troupeaux entiers dans différents États, selon l’agence selon Bloomberg. Le patient avait quant à lui montré « une rougeur des yeux (correspondant à une conjonctivite), comme seul symptôme », avaient précisé les autorités, ajoutant qu’il a été isolé et traité avec un médicament antiviral utilisé pour la grippe.

En février, le patron de l’OMS avait estimé que la propagation de la grippe H5N1 aux humains restait faible, le nombre de cas d’infections étant limités jusqu’alors. « Mais nous ne pouvons pas supposer que cela restera le cas et nous devons nous préparer à tout changement du statu quo », avait toutefois mis en garde le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, cité par l’agence Reuters.

Il avait déjà lancé un appel à la vigilance, recommandant de renforcer la surveillance dans les espaces où humains et animaux pouvaient être amenés à entrer en interaction. « L’OMS continue également de collaborer avec les fabricants pour s’assurer que, si nécessaire, des stocks de vaccins et d’antiviraux soient disponibles pour une utilisation mondiale », avait-il également précisé. Le chef de l’organisation avait rappelé au passage qu’il était déconseillé de toucher les animaux sauvages morts ou malades, et signaler rapidement leur présence aux autorités.

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